
25 ans de partenariat économique : Est-ce la fin de l’Agoa?
L’AGOA (African Growth and Opportunity Act), principale loi américaine facilitant les exportations africaines vers les États-Unis, arrive à son terme ce 30 septembre 2025, faute d’accord du Congrès pour un renouvellement immédiat.
Sauf prolongation de toute dernière minute, c’est bien la fin du régime préférentiel dans sa forme actuelle, ce qui bouleverse les économies de plusieurs pays africains, dont Madagascar, très dépendants de cet accès au marché américain sans droits de douane. L’AGOA, initiée en 2000, , sous Bill Clinton, permettait à 32 pays africains d’exporter plus de 6 000 produits aux États-Unis sans droits de douane.
Le Congrès américain n’a pas trouvé de compromis pour le renouvellement avant l’échéance du 30 septembre 2025, générant une vague d’incertitude pour tous les pays bénéficiaires. L’administration américaine a tout de même signifié un soutien à une extension d’un an, mais aucun texte contraignant ni accord budgétaire n’a été voté à la date limite, alors même que les diplomaties africaines multiplient les plaidoyers.
La fin de l’AGOA signifie un retour immédiat aux droits de douane pour les exportations africaines, ce qui risque de nuire gravement à la compétitivité de secteurs comme le textile et l’agroalimentaire à Madagascar. Pour Madagascar, 60 000 emplois directs sont menacés dans le secteur exportateur, essentiellement le textile.
Les débats à Washington et à l’Union africaine laissent entrevoir une éventuelle réforme ou prolongation technique, mais rien n’est garanti pour l’instant. Au-delà de la fin de l’AGOA, les analystes africains voient dans cette crise un signal pour accélérer la diversification des partenariats commerciaux et stimuler le commerce intra-africain.
Les principaux africains gagnants de l’AGOA, avec ‘Afrique du Sud leader incontesté, surtout pour les voitures (plus de 2,4 milliards $ en 2024), les agrumes, le vin et d’autres produits agricoles ou de base. Kenya : Deuxième rang avec le textile comme secteur phare (plus de 500 millions $ d’exportations), mais aussi du café, du thé noir, des noix de macadamia et des fleurs coupées.
Madagascar : Tiers ou quatrième exportateur non pétrolier africain dans l’AGOA (environ 340 millions $ en 2024), principalement grâce à l’habillement, la vanille, les clous de girofle et le poisson. Lesotho avant tout orienté vers le textile (environ 167 millions $ en 2024), l’AGOA représente une bouée de sauvetage économique pour le pays.