Bassirou Faye

Sénégal : le président Faye dissout l’Assemblée nationale

« Je dissous l’Assemblée nationale pour demander au peuple souverain les moyens institutionnels qui me permettront de donner corps à la transformation systémique que je leur ai promise ».

Le président Faye, a consulté le Conseil constitutionnel, le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale avant de prendre cette décision. Des élections législatives anticipées ont été fixées au dimanche 17 novembre 20242. Cette dissolution intervient dans un contexte où le président Faye, élu sur une promesse de « rupture » politique, fait face à d’immenses attentes, notamment parmi la jeunesse sénégalaise. Il cherche à obtenir une majorité stable pour gouverner, alors que la précédente législature était dominée par l’opposition, notamment le camp de son prédécesseur Macky Sall.

L’opposition, notamment la coalition Benno Bokk Yakaar de l’ancien président Macky Sall, reste bien implantée et pourrait mobiliser ses réseaux locaux. Le parti de Faye, le Pastef, ne dispose actuellement que de 23 députés sur 165. Il devra donc réaliser une progression spectaculaire pour obtenir la majorité absolue.

Bien que Faye parte favori, l’obtention d’une majorité absolue n’est pas garantie et dépendra de la dynamique de campagne et de la mobilisation des électeurs. Cette dissolution est également utilisée comme une stratégie pour renforcer le pouvoir exécutif et obtenir une majorité plus favorable dans l’assemblée.

Bassirou Diomaye Faye a de bonnes chances d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale lors des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024. Son élection en mars 2024 avec plus de 54% des voix dès le premier tour, témoigne d’un fort soutien populaire. Élu sur une promesse de « rupture » et de transformation profonde, Faye bénéficie encore de l’enthousiasme pour le changement, notamment parmi la jeunesse qui représente une part importante de l’électorat sénégalais.

De nombreux électeurs pourraient souhaiter donner au président les moyens de gouverner efficacement, après plusieurs mois de blocage à l’Assemblée. Avec seulement deux mois de campagne, l’opposition aura peu de temps pour se réorganiser face à la dynamique présidentielle.  L’ancienne majorité pourrait avoir du mal à maintenir son unité face à la popularité du nouveau pouvoir.

Le président Faye a également profité de son allocution pour critiquer la gestion économique de son prédécesseur, évoquant des « manquements » ayant « détérioré les finances publiques du pays ».

La rédaction afrique54