Soudan

Soudan : Offensive majeure sur la capitale du Darfour-Nord 

La ville d’El-Facher, capitale du Darfour-Nord au Soudan, est actuellement le théâtre d’une offensive majeure menée par les Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire

Cette attaque, qualifiée de « sans précédent », a débuté le jeudi 14 septembre 2024 après un siège de quatre mois. Les habitants rapportent des destructions massives, avec de nombreuses maisons détruites dans certains quartiers. Les FSR ont lancé leur assaut sur plusieurs fronts, réussissant à s’infiltrer par le sud de la ville et à s’approcher du quartier général de l’armée

Ces affrontements ont causé d’importantes destructions dans toute la ville, laissant certains quartiers complètement déserts. Le bilan humain est lourd, avec au moins 14 civils tués et 40 blessés en une seule journée selon une source médicale, qui estime que ce n’est qu’une fraction du nombre réel de victimes.

La situation humanitaire est alarmante. Les civils se retrouvent piégés au milieu des combats, sans possibilité de fuir en raison de l’absence de routes sécurisées. De nombreuses habitations ont été détruites, comme en témoigne Al-Tijani Othman, un résident d’El-Facher. El-Facher revêt une importance stratégique particulière car c’est la dernière grande ville de la région encore sous le contrôle de l’armée soudanaise, qui bénéficie du soutien de groupes rebelles locaux. La prise de cette ville permettrait aux FSR de consolider leur emprise sur le Darfour.

La communauté internationale, dont l’ONU et l’UE, appelle à la cessation des hostilités et à la reprise des négociations, et le président américain Joe Biden a appelé les belligérants à se retirer et à faciliter l’accès humanitaire. Cette offensive sur El-Facher s’inscrit dans le cadre plus large du conflit au Soudan, qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts et poussé le pays au bord de la famine.

Cette situation ravive les craintes d’une répétition du génocide du Darfour et souligne l’urgence d’une intervention humanitaire et d’une résolution politique du conflit.

Absence de volonté politique

Les perspectives de paix au Soudan, en particulier après l’attaque sur El-Fasher, semblent malheureusement très limitées à court terme. L’attaque sur El-Fasher représente une escalade significative, montrant que les Forces de soutien rapide (FSR) cherchent à consolider leur contrôle sur le Darfour. Cela indique que les parties belligérantes sont toujours dans une logique de confrontation plutôt que de négociation.

Les deux principaux acteurs du conflit, le général Abdel Fattah al-Burhane et Mohamed Hamdane Daglo, ne semblent pas disposés à faire des compromis significatifs pour la paix. Après des mois de conflit intense, le niveau de méfiance entre les parties est extrêmement élevé, rendant difficile toute négociation sérieuse.

Il n’y a pas actuellement de médiateur ou d’organisation perçue comme suffisamment neutre et influente pour amener les parties à la table des négociations. Cependant, sans un changement significatif dans la dynamique du conflit ou une nouvelle initiative diplomatique majeure, les perspectives de paix à court terme restent malheureusement sombres.

La rédaction afrique54