L'ONU

ONU : Soixante-dix-neuvième session ouvre son débat annuel

La soixante-dix-neuvième session de l’Assemblée générale des Nations Unies (#UNGA79) a débuté avec plusieurs points importants.

M. Philémon Yang, ancien Premier Ministre du Cameroun, a été élu président de cette 79e session. Il a prêté serment et reçu le marteau de séance de son prédécesseur, M. Dennis Francis. Le thème choisi pour cette session est « Ne laisser personne de côté : agir ensemble pour la paix, le développement durable et la dignité humaine des générations présentes et futures »

M. Yang a placé son mandat sous le signe de « l’unité dans la diversité » pour relever les défis mondiaux comme les changements climatiques, les conflits, la pauvreté et la faim

Juste avant le débat général, un sommet de l’avenir s’est tenu les 22 et 23 septembre, les dirigeants mondiaux réunis à l’occasion du Sommet de l’avenir, sous les auspices de l’Assemblée générale, ont adopté, le 22 septembre 2024, sous des applaudissements nourris, le Pacte pour l’avenir.  Ils ont ainsi promis de donner « un nouveau départ » au multilatéralisme, conscients que ce n’est « plus une option, mais une nécessité ».

Après l’adoption par acclamation, du Pacte pour l’avenir, chefs d’État, de gouvernement et ministres se sont de nouveau succédé à la tribune de l’Assemblée générale, au deuxième jour du segment plénier du Sommet de l’avenir, pour réclamer les réformes les plus pressantes à leurs yeux pour redonner du souffle à l’Organisation et l’adapter aux nouveaux défis menaçant l’humanité.

Au deuxième jour du Sommet de l’avenir, les petits États insulaires(PEID) réclament des financements pour survivre à la menace climatique. Au deuxième jour du Sommet de l’avenir, les petits États insulaires(PEID) réclament des financements pour survivre à la menace climatique.

Certains dirigeants de PEID sont demeurés circonspects sur la portée du Pacte face à une menace planant sur eux comme une épée de Damoclès.  Le Président des États fédérés de Micronésie a souhaité que les Nations Unies veillent à ce que la mise en œuvre du Pacte comprenne des engagements solides et durables pour abandonner le charbon, le pétrole et le gaz, en s’alignant sur la limite de 1,5 degré Celsius de l’Accord de Paris. 

Après un sommet tourné vers l’avenir, concrétisé dans un Pacte pour l’avenir adopté le 22 septembre, les chefs d’État et de gouvernement ont défilé à la tribune de l’Assemblée générale en prenant acte de « l’impasse » dans laquelle se trouve pour l’instant le monde, confronté aux divisions géopolitiques, au réchauffement planétaire, aux guerres sans fin et aux menaces nucléaires. 

En ouverture de ce débat général annuel de l’ONU, le Secrétaire général a décrit la situation comme un « tourbillon », en priant les dirigeants mondiaux de s’attaquer à ce qui rend notre monde « insoutenable », à savoir l’impunité, l’inégalité et l’incertitude.  Il a pointé le fait qu’un nombre croissant de gouvernements et d’autres acteurs se sentent autorisés à fouler aux pieds le droit international, à violer la Charte des Nations Unies et à ignorer les conventions relatives aux droits humains ou les décisions des tribunaux internationaux, tout cela « sans que rien ne se passe ». Évoquant la guerre en Ukraine, M. António Guterres a surtout insisté sur le « cauchemar permanent » qui se déroule à Gaza et qui menace d’entraîner la région dans le chaos. 

Après avoir appelé à un cessez-le-feu immédiat, à la libération inconditionnelle de tous les otages et au lancement d’un processus irréversible « pour que la solution des deux États voie le jour », le Chef de l’ONU a demandé à « ceux qui continuent de saper cet objectif en multipliant les implantations, les expulsions, les provocations », quelle pourrait être « l’alternative ». 

Il a été rejoint dans cette prise de position par le Président de la soixante-dix-neuvième session de l’Assemblée générale, M. Philémon Yang (ancien Premier Ministre du Cameroun), pour qui la solution des deux États est la seule à garantir la paix, la sécurité et la dignité « tant aux Palestiniens qu’aux Israéliens ». 

Dans ce conflit, le droit de se défendre est devenu un « droit de se venger », empêchant ainsi tout accord, s’est alarmé le Président du Brésil, tandis que le Roi de Jordanie jugeait « intenable » le statu quo dans les territoires palestiniens, rappelant que, dans un récent avis consultatif, la Cour Internationale de Justice (CIJ) a conclu à l’illicéité de l’occupation israélienne.  « Nous ne regarderons pas en silence l’apartheid se perpétrer contre d’autres », a renchéri le Président de l’Afrique du Sud, dont le pays est à l’origine de la saisine de la CIJ.  Utilisant le même terme d’« apartheid », l’Émir du Qatar s’est ému que certains en Israël veuillent « éliminer un peuple ». 

Plus virulent encore, le Président de la Türkiye a regretté que l’ONU peine à remplir sa mission fondatrice et se transforme peu à peu en une « structure dysfonctionnelle, lourde et inerte ».  Qu’attend le Conseil de sécurité pour faire cesser ce « génocide »? s’est-il interrogé, avant de réclamer que des « mesures coercitives contre Israël » soient inscrites à l’ordre du jour de cet organe.  À ceux qui soutiennent inconditionnellement Israël, il a demandé jusqu’à quand ils continueront à supporter « la honte d’être complices de ce massacre ». 

Implicitement visé, le Président des États-Unis a réitéré son appel au cessez-le-feu, estimant que seul un arrêt des hostilités permettrait d’assurer le retour des otages, de préserver la sécurité d’Israël et de libérer Gaza de l’étau du Hamas.  Il a également demandé que soit mis un terme aux violences « inacceptables » contre les Palestiniens de Cisjordanie, avant d’avertir qu’au Liban, une guerre à large échelle n’est dans l’intérêt de personne.  La paix permettrait au contraire de mieux faire face à la menace de l’Iran et de son programme nucléaire, a-t-il argué. 

Le Président iranien a, lui, fustigé le retrait en 2018 du Plan d’action global commun (PAGC) par l’ancien Président américain Donald Trump, assurant que l’Iran s’acquittait alors de ses obligations.  Il a réitéré la volonté de son pays de collaborer avec les participants au Plan. En ce qui concerne la question palestinienne, il a proposé de garantir le droit des Palestiniens à l’autodétermination en leur soumettant un référendum.

Sur la guerre en Ukraine, le Chef de la Maison Blanche y a vu un « échec » du Président Putin, dans la mesure où l’agressé tient tête à l’agresseur et où l’OTAN est plus forte que jamais.  Un avis nuancé par le Président de la Lituanie, pour qui l’impuissance de la communauté internationale face à l’invasion russe est « un coup terrible porté à la crédibilité même du système des Nations Unies ».  La logique de conquête et le mépris du droit international doivent cesser, a tranché son homologue de la Pologne, inquiet que tout pays puisse désormais être victime d’une agression. 

Pour le Sud-Africain Ramaphosa, il a fermement condamné les actions d’Israël à Gaza, les comparant au régime d’apartheid qu’a connu l’Afrique du Sud. Il a déclaré : « Nous, les Sud-Africains, savons à quoi ressemble l’apartheid. Nous ne resterons pas silencieux et ne regarderons pas l’apartheid se perpétrer contre d’autres ». Bien qu’il ait rappelé que son pays avait condamné l’attaque du Hamas à Gaza il y a 11 mois, il a qualifié la réaction d’Israël de « punition collective ».

Le président sud-africain a critiqué le Conseil de sécurité de l’ONU, le jugeant inadapté pour faire face aux défis contemporains. Il a plaidé pour une réforme de cet organe, soulignant la nécessité d’une représentation plus équitable des nations.

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a souligné l’importance de trouver des solutions pour donner à tous les pays une voix dans les institutions mondiales et garantir que les nouvelles technologies comme l’IA soient bénéfiques au progrès humain.

Source : Couverture des réunions & communiqués de presse