Province du Cap Nord

Afrique du Sud : Une enclave blanche pose question  

Il s’agit de Orania, la ville réservée aux blancs en Afrique du Sud, Orania est une petite ville située dans la province du Cap-Nord en Afrique du Sud, fondée en 1991 juste avant la fin de l’apartheid.

La ville compte environ 3000 habitants, tous blancs et de culture afrikaner. C’est une règle pour y vivre : être afrikaner, chrétien et blanc, et les fondateurs et habitants cherchent à préserver la culture et l’identité afrikaner, se sentant menacés dans le reste du pays. Orania fonctionne de manière largement autonome, avec sa propre monnaie et son drapeau.

Les habitants justifient leur choix par un sentiment d’insécurité ailleurs et une volonté de préserver leur mode de vie. La ville est en pleine expansion, passant de quelques centaines à 3000 habitants en 20 ans.

Orania rend hommage à des figures de l’apartheid comme Hendrik Verwoerd, considéré comme l’architecte de ce système, ce qui suscite la controverse, étant vue comme un vestige de l’apartheid par certains. Le parti d’extrême-droite Freedom Front Plus y est influent et prône à terme une nation blanche indépendante.

Cette enclave blanche pose question sur la réconciliation raciale en Afrique du Sud post-apartheid. A la station-service, à la boucherie, à l’école et au supermarché…. tout le monde est blanc. C’est la règle pour vivre à Orania, en Afrique du Sud : être afrikaner, chrétien, et blanc. Elle a été imposée par les fondateurs de cette ville située dans la province semi-désertique du Cap-Nord. Et si certaines familles s’y installent, c’est bien parce qu’à Orania, il n’y a aucun Noir. 

Malgré cette hérédité chargée, il s’agirait ici, selon le porte-parole, de défendre une minorité : celle des Afrikaners, qui n’a selon lui « pratiquement aucun pouvoir politique et économique dans le pays. Vivre à Orania est une question de survie, non seulement physique, dans un pays très violent, mais aussi culturelle. Nous voulons une région où les Afrikaners peuvent vivre par milliers, voire par millions ».

Quelle est la réaction du gouvernement sud-africain face à Orania?

Le gouvernement a initialement toléré l’existence d’Orania, probablement en raison du droit à l’autodétermination garanti par la Constitution sud-africaine. Il y a eu une forme de reconnaissance limitée, comme en témoigne la visite du président Nelson Mandela à Orania en 1995.

Récemment, il semble y avoir eu un début de négociations entre le gouvernement provincial du Cap (dirigé par l’ANC) et Orania, par l’intermédiaire du parti VF+ (Freedom Front Plus) qui représente la minorité afrikaner. Le VF+ a obtenu un poste mineur dans le nouveau gouvernement d’union nationale, en échange notamment de discussions sur la reconnaissance d’Orania.

Ces négociations ont suscité une forte controverse et des réactions négatives de la part de certains groupes, notamment les partis d’opposition comme l’EFF (Economic Freedom Fighters), et  le gouvernement central ne semble pas avoir pris de position officielle et claire sur le statut futur d’Orania.

La réaction du gouvernement semble osciller entre tolérance, négociation prudente et gestion des tensions politiques que l’existence d’Orania soulève dans le contexte post-apartheid de l’Afrique du Sud.

La rédaction afrique54