Bombardements israelin au Liban

LIBAN : La situation entre Israël et le Hezbollah continue de s’aggraver

Le Hezbollah a lancé 115 missiles et roquettes sur le nord d’Israël, ciblant notamment la région de Haïfa et la Galilée, alors que l’aviation de l’État hébreu continue de pilonner ses positions dans le sud du Liban.

Israël affirmant avoir attaqué 75 objectifs militaires, son aviation a mené des dizaines de frappes visant le Hezbollah au Liban. L’armée israélienne a annoncé avoir « frappé environ 220 cibles terroristes du Hezbollah au Liban » en une journée. Les frappes israéliennes ont fait 92 morts et 153 blessés selon le ministère libanais de la Santé, et en Israël, cinq personnes ont été blessées par les tirs du Hezbollah.

Le chef de l’unité de drones du Hezbollah, Mohammed Srour, a été tué dans une frappe israélienne sur Beyrouth. Malgré les pressions internationales en faveur d’un cessez-le-feu, la France, les États-Unis et d’autres pays appelant à un « cessez-le-feu immédiat de 21 jours »,  les tirs transfrontaliers quasi quotidiens entre Israël et le Hezbollah continuent sans arrêt.

Promettant de combattre le Hezbollah « jusqu’à la victoire » et avec « toute la force nécessaire », Israël a rejeté ces appels à un « cessez-le-feu immédiat de 21 jours ». Le Premier ministre Netanyahu a assuré que l’armée poursuivrait son combat contre le Hezbollah.

La situation actuelle rappelle le conflit de 2006 entre Israël et le Hezbollah, qui avait fait plus de 1 100 morts au Liban. Les craintes d’une guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah s’intensifient. Le Hezbollah dispose de capacités importantes, avec potentiellement 100 000 à 150 000 missiles selon certaines estimations4.

A l’ONU, le ministre des Affaires étrangères libanais, Abdallah Bou Habib, a déclaré que son pays traversait une crise menaçant son existence même, et qu’il était urgent d’y mettre fin avant qu’il ne devienne impossible de la contenir. La situation au Liban est décrite comme étant au bord d’une « catastrophe totale »

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a exprimé ses inquiétudes lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, déclarant que « la situation au Liban menace aujourd’hui d’atteindre un point de non-retour ». Les positions des pays arabes concernant le cessez-le-feu au Liban sont variées et reflètent la complexité de la situation régionale. 

Plusieurs pays arabes ont exprimé leur soutien à l’appel à un cessez-le-feu immédiat. L’Égypte a joint sa voix à l’appel international pour un cessez-le-feu de 21 jours à la frontière libano-israélienne. La Jordanie a également soutenu cette initiative, soulignant l’importance de mettre fin aux hostilités pour éviter une escalade régionale. Les Émirats arabes unis, qui ont normalisé leurs relations avec Israël en 2020, ont aussi appuyé l’appel au cessez-le-feu.

Certains pays arabes adoptent des positions plus nuancées, l’Arabie saoudite, tout en appelant à la fin des hostilités, met l’accent sur la nécessité d’une solution politique globale au conflit israélo-palestinien, tandis que le Qatar, qui joue souvent un rôle de médiateur dans la région, soutient les efforts diplomatiques pour un cessez-le-feu tout en maintenant des canaux de communication avec diverses parties.

De son côté en apportant sa solidarité avec le Liban, l’Algérie a condamné les actions israéliennes au Liban et appelé à une intervention internationale pour protéger les civils libanais. La Syrie, bien que marginalisée sur la scène internationale, a exprimé son soutien au Liban face à ce qu’elle considère comme une agression israélienne.

De nombreux pays arabes insistent sur la nécessité d’une action internationale coordonnée. La Ligue arabe a appelé à une intervention urgente de la communauté internationale pour mettre fin aux hostilités et protéger les civils au Liban, et le Maroc, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, a plaidé pour une résolution rapide du conflit par des moyens diplomatiques.

La rédaction afrique54