Bah Amadou Oury

La Guinée en appelle donc à un soutien international sincère et renforcé

Au cinquième jour du débat général de l’Assemblée générale de l’ONU, M. AMADOU OURY BAH, Premier Ministre de la Guinée, a évoqué trois « 28 septembre » ayant marqué l’histoire de son pays, « trois événements, trois moments qui incarnent l’esprit de résilience et de liberté de notre peuple ».  Il a cité le 28 septembre 1958, voilà exactement 66 ans, lorsque le peuple de Guinée a choisi de voter massivement pour le « Non » au référendum proposé par le Général De Gaule, optant ainsi pour l’indépendance immédiate. Puis le 28 septembre 2009, quand ce même peuple a réclamé au prix d’un très lourd tribut sa pleine jouissance de la liberté, de la démocratie et de la dignité.  Et enfin ce jour, 28 septembre 2024, lors duquel « nous renouvelons notre engagement en toute liberté envers ces dynamiques et forger un avenir fondé sur la paix, la justice et la dignité pour tous ». 

M. Oury Bah a jugé impératif qu’en cette heure de grande turbulence mondiale, marquée par des conflits, des inégalités grandissantes et une crise climatique qui menace notre existence même, les États soient audacieux dans leurs actions et unis autour d’une vision commune.  Estimant que l’esprit de solidarité et de coopération qui a guidé l’ONU depuis sa création est plus nécessaire que jamais, il a appelé les pays à la soutenir en s’inspirant notamment du relèvement de la Guinée amorcé en 2009 de manière responsable et transparente. 

Le Premier Ministre a ensuite présenté le programme « Simandou 2040 », qualifié de projet emblématique qui incarne une véritable vision de l’avenir et placé au cœur de la transformation nationale de son pays. Ce programme, a-t-il expliqué, incarne bien plus qu’un simple projet minier, puisqu’il ambitionne de bâtir « un véritable programme sociétal et environnemental, où l’homme et son environnement coexistent en harmonie ».  En allouant 20% des revenus générés au développement du capital humain, nous affirmons notre volonté de garantir que les retombées économiques de Simandou profitent directement à nos populations, a-t-il expliqué.  M. Oury Bah a précisé que le projet repose sur une coopération internationale inédite, où les intérêts de grandes puissances comme la Chine et les États-Unis, habituellement rivales ailleurs, se combinent en Guinée dans un climat constructif. 

Après avoir souligné que les valeurs de justice, de paix et de solidarité sont réaffirmées dans la nouvelle Constitution de la République de Guinée en préparation, le Premier Ministre a reconnu que le chemin vers la refondation ne peut être parcouru seul.  La Guinée en appelle donc à un soutien international sincère et renforcé, fondé sur le respect mutuel, l’écoute, et l’accompagnement dans la poursuite de nos objectifs communs.  La Guinée, a insisté M. Oury Bah, ne sollicite pas la compassion, elle propose un partenariat, une alliance active et dynamique, pour construire ensemble un monde où la paix, la justice, et la dignité sont des droits universels. 

Par ailleurs, le Premier Ministre guinéen a déclaré que la lutte contre le terrorisme et les conflits armés ne peut être gagnée qu’en adoptant une approche elle aussi holistique, qui place la justice sociale, le développement équitable, et la solidarité régionale au cœur des efforts engagés.  À cette aune, il estime qu’il est temps que le Conseil de sécurité des Nations Unies reflète véritablement la diversité et les aspirations du monde d’aujourd’hui, y compris celles de l’Afrique.

Concernant les changements climatiques, M. Oury Bah a indiqué qu’en réaffirmant l’engagement de son gouvernement à faire inscrire le massif du Fouta Djallon, « véritable château d’eau de l’Afrique de l’Ouest », sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, la Guinée envoie un signal fort en faveur de la préservation des écosystèmes, tout en prévenant d’éventuels conflits liés à la gestion des ressources en eau.  Parce que garantir l’équilibre écologique de la région, c’est aussi garantir la paix pour les générations futures, il a demandé à la communauté internationale de renforcer ses engagements pour les objectifs de développement durable, en particulier pour les pays les moins avancés.  « Il est urgent de garantir un financement climatique juste et d’adopter des politiques de transition énergétique qui ne laissent personne de côté », a-t-il insisté. 

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