Cameroun : Pourquoi le vote électronique divise-t-il les avocats
Les élections au Conseil de l’Ordre national des avocats prévues le 14 juillet 2025, suscitent un vif débat parmi les avocats, notamment en ligne, au Cameroun comme ailleurs. Ce mode de scrutin, adopté ou envisagé pour les élections professionnelles (par exemple pour les conseils de l’ordre ou les instances nationales), divise la profession sur plusieurs points.
Les partisans du vote électronique mettent en avant la simplification de l’organisation, la sécurisation du scrutin, une meilleure accessibilité pour tous les avocats, et la possibilité d’augmenter la participation, notamment pour ceux exerçant en province ou à l’étranger.
Les opposants expriment des inquiétudes sur la confidentialité du vote, la sécurité des systèmes, le respect du secret du scrutin, le risque de fraudes ou de dysfonctionnements techniques, et la capacité de tous les avocats à utiliser ces outils numériques. Certains rappellent que le vote électronique peut être contesté juridiquement s’il ne garantit pas toutes les exigences du scrutin secret.
La mise en place du vote électronique nécessite des garanties strictes : auditabilité, transparence, conformité aux recommandations de la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) qui a publié en 2025 de nouvelles exigences de sécurité pour les systèmes de vote électronique, notamment sur la protection des données et la certification des prestataires.
Les textes réglementaires doivent parfois être modifiés pour intégrer ces évolutions. En France, le vote électronique a été validé pour les élections du Conseil national des barreaux dès 2023, avec un appel d’offres pour choisir un prestataire conforme aux exigences de sécurité et de confidentialité. La CNIL encadre strictement ce type de scrutin.
Le débat reste ouvert, et l’adoption de ce mode de scrutin dépendra de la capacité à garantir la sécurité, la confidentialité et la confiance de tous les membres de la profession..
La rédaction afrique54.com
