
Cameroun : Présidentielle le principal opposant Maurice Kamto dépose sa candidature
Le principal opposant camerounais Maurice Kamto a officiellement déposé sa candidature pour la présidentielle prévue le 12 octobre 2025. L’ancien candidat du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) se présente cette fois sous la bannière du Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (MANIDEM), un parti d’opposition fondé dans les années 1990.
Ce choix s’explique par les restrictions du code électoral : seuls les partis disposant d’élus peuvent présenter un candidat à la présidentielle, or le MRC avait boycotté les dernières élections législatives et municipales, ne remplissant plus cette condition. Pour contourner cet obstacle, Kamto a quitté le MRC pour rejoindre le MANIDEM, qui l’a investi comme candidat.
Son dossier a été officiellement remis au siège d’Elections Cameroon (Elecam) à Yaoundé, en présence de plusieurs figures de l’opposition, dont le député Jean-Michel Nintcheu. Kamto devient ainsi le 12ᵉ candidat à déposer son dossier auprès de l’organe électoral.
Sa candidature, cependant, suscite le débat et demeure controversée : plusieurs responsables de la majorité présidentielle mettent en doute sa validité, évoquant des questions administratives liées à sa démission du MRC et à son adhésion au MANIDEM. La commission électorale devra donc prochainement statuer sur la recevabilité définitive de son dossier.
Maurice Kamto, arrivé deuxième à la présidentielle de 2018, reste la principale figure de l’opposition camerounaise et est identifié comme l’un des principaux adversaires du président sortant, Paul Biya, 92 ans, lui-même candidat à un huitième mandat.
La candidature de Maurice Kamto à la présidentielle de 2025 au Cameroun pourrait avoir un impact notable sur l’élection pour plusieurs raisons spécifiques au contexte politique et à la personnalité de Kamto. Kamto demeure la principale figure de l’opposition camerounaise et son retour dans la course électorale sous la bannière du MANIDEM pourrait remobiliser une base importante de sympathisants, y compris les partisans du MRC qui risquaient d’être privés de candidat en raison des contraintes du code électoral.
Sa candidature donne un point de ralliement à une large frange d’électeurs insatisfaits du pouvoir en place, et pourrait permettre de canaliser le mécontentement et de structurer une alternative autour de sa personne, notamment dans un contexte où l’opposition est habituellement morcelée.
Son passage au MANIDEM pour satisfaire aux exigences légales – seuls les partis dotés d’élus pouvant présenter un candidat – est un acte politique fort qui pourrait accroître la visibilité sur les limites du système électoral camerounais et susciter un débat sur la transparence du processus.
Si la candidature est validée, elle pourrait entraîner de nouveaux rapprochements ou alliances entre partis d’opposition, voire rebattre les cartes du paysage politique face à un président sortant âgé et parfois contesté, Paul Biya..
En revanche, l’impact de Kamto dépendra fortement de la recevabilité de sa candidature, des conditions de déroulement de la campagne (accès aux médias, liberté de mouvement, sécurité), et de la capacité des forces d’opposition à surmonter les divisions internes ou les obstacles administratifs. Sa présence pourrait donc dynamiser la compétition, mais le paysage reste incertain tant que la commission électorale n’a pas validé son dossier et que le cadre électoral n’est pas clarifié.
La rédaction afrique54.com