
Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo met fin à sa collaboration avec Ahoua Don Mello
Laurent Gbagbo a probablement mis fin à sa collaboration avec Ahoua Don Mello au sein du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) à la suite de l’annonce par Ahoua Don Mello de sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2025.
Par une décision signée le 31 juillet 2025, Ahoua Don Mello a été démis de ses fonctions de Vice-président exécutif du PPA-CI, mettant ainsi fin au lien politique entre les deux hommes. Cette rupture politique intervient car Ahoua Don Mello a choisi de se lancer en solitaire dans la course à la magistrature suprême, ce qui a été perçu par Laurent Gbagbo comme une trahison de la ligne stratégique du parti.
Le PPA-CI, fondé par Laurent Gbagbo, a aussi pris acte de cette décision personnelle de Don Mello en adoptant effectivement une posture distante, sans soutien ni encouragement. Ce geste marque un divorce politique consommé et pourrait battre les cartes au sein du parti dans la perspective de la présidentielle de 2025.
Cette rupture marque une cassure importante dans le front « Gbagbo ou rien », qui jusque-là incarnait une opposition unie autour de la figure de Gbagbo. La candidature dissidente de Don Mello, longtemps vice-président chargé de la promotion du panafricanisme du parti, illustre une division idéologique et stratégique, affaiblissant la cohésion et la force du PPA-CI.
Don Mello justifie sa démarche comme une « candidature de précaution » face à l’incertitude sur l’éligibilité de Gbagbo, ainsi que comme une nécessité de survie politique et de rassemblement des forces de gauche éparpillées. Il appelle aussi à un dialogue plus large avec d’autres dirigeants de l’opposition pour maximiser leurs chances électorales. Cette perception est perçue par Gbagbo et ses partisans comme un coup porté à la stratégie unitaire du parti, ce qui a conduit à l’éviction des proches de Don Mello des instances partisanes.
Don Mello, proche des BRICS et actif sur la scène internationale, semble chercher à se démarquer en adoptant une posture plus pragmatique face à la situation électorale et en se positionnant comme une alternative crédible pour l’opposition, ce qui peut recomposer les équilibres politiques internes et élargir les débats sur la gauche ivoirienne.
Ce divorce politique reflète une volonté plus large d’adaptation et de renouvellement dans l’opposition ivoirienne, avec des conséquences possibles sur la recomposition du paysage politique avant la présidentielle d’octobre 2025.
La rédaction afrique54.com