
Guinée-Conakry : Koureissy Condé nommé président de l’ONASUR
Koureissy Condé a été nommé président de l’Observatoire National Autonome de Supervision du Référendum Constitutionnel (ONASUR) en Guinée. Cette nomination a été faite par décret présidentiel le 18 septembre 2025 par le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, à quelques jours du référendum constitutionnel prévu pour le 21 septembre 2025.
En plus de Koureissy Condé, ancien ministre, l’ONASUR regroupe plusieurs membres issus de différents secteurs, dont :
- Mariama Diallo Sy, ancienne ministre et présidente du Réseau des Femmes Africaines Leaders de Guinée (AWLN),
- Michel Jeannette Tolno, enseignant-chercheur,
- Mamadou Sanoussy Bah, conseiller du président du Conseil national de la Transition chargé des affaires religieuses,
- Maïmouna Traoré, cheffe de division au Conseil national de la Transition,
- Ousmane Diaby, juriste consultant,
- Pierre Lamah, magistrat,
- Pépé Antoine Lamah, avocat,
- Lamine Bamba, représentant de la société civile,
- Plusieurs autres représentants d’organisations de la société civile et d’institutions judiciaires.
L’ONASUR sera chargé d’assurer la supervision, le suivi et la transparence du processus référendaire, avec pour objectif de garantir un scrutin crédible. Les autres membres du bureau (vice-président, rapporteurs, trésorier) seront élus parmi les membres eux-mêmes et leur élection sera confirmée par décret.
La nomination de Koureissy Condé à la présidence de l’ONASUR est perçue comme un élément positif pour la transparence du processus référendaire en Guinée, au regard de son profil et de son parcours reconnus dans la médiation et la résolution de conflits politiques en Afrique.
Sékou Koureissy Condé est un homme politique et médiateur en conflits reconnu. Ancien ministre de la Sécurité en Guinée, il a été impliqué dans plusieurs missions de transition démocratique, notamment comme Premier Médiateur de la République. Sa carrière est marquée par un engagement fort en faveur de la paix, de la réconciliation nationale et de la consolidation démocratique. Il a fondé l’African Crisis Group, un cabinet panafricain de prévention des crises et conflits, intervenant sur de nombreuses crises africaines majeures.
Son passé de médiateur et sa connaissance profonde des enjeux sociopolitiques guinéens peuvent contribuer à apaiser les tensions et à instaurer un climat de confiance dans ce contexte référendaire tendu. Cependant, les risques d’influence ne sont pas écarter.
La nomination de Koureissy Condé à la tête de l’ONASUR, à quelques jours du référendum constitutionnel en Guinée, s’inscrit dans un contexte politique fortement marqué par la mainmise de la junte militaire dirigée par le général Mamadi Doumbouya.
La junte au pouvoir, via le CNRD, contrôle étroitement le processus politique depuis le coup d’État de septembre 2021, avec plusieurs actions jugées comme un verrouillage du jeu politique : suspension de partis d’opposition, exclusion de candidats, répression des manifestants et contrôle des médias.
Le projet de nouvelle Constitution porté par la junte supprime explicitement l’interdiction faite aux membres des organes de transition de se présenter aux élections, ouvrant la porte à une candidature du général Doumbouya. Cela traduit une volonté claire de pérenniser le pouvoir militaire dans un cadre légal.
Dans ce contexte, même si Koureissy Condé est un médiateur expérimenté et reconnu, sa capacité réelle à agir indépendamment est sujette à caution puisque l’ONASUR opère sous la tutelle globale d’un régime militaire qui a le dernier mot sur les institutions.
La rédaction afrique54.com