
Naufrage : Le Sénégal se souvient du naufrage du Joola
Le Sénégal commémore chaque année le souvenir tragique du naufrage du ferry Le Joola, survenu le 26 septembre 2002. Ce ferry assurait la liaison entre Dakar et Ziguinchor, en Casamance.
La catastrophe maritime, l’une des plus meurtrières de l’histoire civile, fit officiellement 1 863 morts, avec seulement 64 survivants, bien que certaines estimations évoquent plus de 2 000 victimes. Le Joola, un ferry sénégalais de 76,5 mètres construit en 1990 en Allemagne, était conçu pour transporter environ 536 passagers, mais au moment du drame, il transportait plus de trois fois ce nombre, ce qui a largement contribué au bilan tragique.
Le navire se retourna soudainement au large des côtes gambiennes, à environ 40 km de la côte, en moins de dix minutes, alors que la mer était agitée par de fortes pluies tropicales et des vents violents. La plupart des passagers étaient prisonniers des cales ou des cabines, sans gilets de sauvetage accessibles. Les secours officiels arrivèrent avec un retard dramatique de plusieurs heures, laissant les survivants dépendre initialement des pêcheurs locaux pour les premiers sauvetages.
Une enquête officielle souligna de nombreuses défaillances techniques, notamment l’absence de certification de sécurité valide depuis plusieurs années et des problèmes techniques répétés. La surcharge extrême et les négligences de l’État sénégalais dans le contrôle et la maintenance du navire sont largement pointées. En 2003, la justice sénégalaise classa le dossier sans poursuites, attribuant la responsabilité uniquement au capitaine disparu dans l’accident, ce qui suscita un sentiment d’injustice chez les familles.
Le gouvernement versa des indemnités aux familles, mais de nombreuses voix continuent à réclamer la réouverture de l’enquête et une reconnaissance officielle durable. Le ferry repose à une quinzaine de mètres de profondeur, devenu une sépulture collective. Des efforts sont faits pour préserver la mémoire de cette tragédie à travers des cérémonies annuelles, et des associations de familles militent pour un lieu mémoriel officiel.
La rédaction afrique54