Ghana : Les producteurs de Cacao bénéficieront de 12,3% d’augmentation
Le Ghana, deuxième producteur mondial de cacao, a annoncé le 2 octobre 2025 une augmentation de 12,3% du prix payé aux producteurs pour la saison 2025/26.
Le prix passe ainsi de 3 228,75 cédis (218,91 euros) à 3 625 cédis (245,78 euros) par sac de 64 kilos, soit environ 3,92 euros le kilo ou 58 000 cédis par tonne (3 932,48 euros). Cette augmentation vise à compenser la hausse des prix mondiaux du cacao et à améliorer les conditions de vie des producteurs. Le gouvernement ghanéen, via le Ghana Cocoa Board (Cocobod), organisme public réglementant le secteur, souhaite garantir une juste rémunération pour les agriculteurs.
En outre, cette mesure s’inscrit dans un engagement à remonter la part des revenus d’exportation reversée aux producteurs, dans la continuité des promesses faites par le président John Mahama élu en décembre 2024. Par ailleurs, le gouvernement poursuivra les programmes d’accompagnement des producteurs tels que la distribution gratuite d’engrais et pesticides, ainsi que des bourses pour les enfants des producteurs dès l’année scolaire 2026/27
Cette décision intervient dans un contexte où certains producteurs se plaignent que les prix officiels n’avaient pas suivi la montée des cours mondiaux, et où une partie du cacao est exportée en contrebande. Cette hausse devrait encourager une meilleure offre légale et soutenir l’économie des petits producteurs.
Des agriculteurs ghanéens privilégient parfois la contrebande de cacao malgré l’augmentation officielle des prix payés aux producteurs. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène notamment la différence de prix avec les pays voisins. Même si le Ghana a augmenté de 12,3% le prix bord champ à 3 625 cédis par sac (environ 3,92 euros/kg) pour la campagne 2025-2026, ce prix reste en dessous de celui offert par la Côte d’Ivoire voisine, premier producteur mondial, qui a fixé son prix bord champ à 2 800 F CFA/kg (environ 5 euros).
Certains producteurs préfèrent vendre illégalement leur cacao vers la Côte d’Ivoire ou d’autres pays voisins où les prix sont plus attractifs, ce qui leur permet d’obtenir une meilleure rémunération immédiate. Au Ghana, le secteur du cacao est très réglementé, avec une forte imposition du Ghana Cocoa Board (Cocobod) sur les prix et les circuits de commercialisation. Cette rigidité pousse certains producteurs à contourner les circuits officiels pour capter plus de bénéfices.
La contrebande est un problème sérieux au Ghana, estimée à près de 160 000 tonnes lors de la campagne 2023/2024, affectant lourdement la filière officielle et les recettes du pays.
La rédaction afrique54
