La Paillotte Un lieu de mémoire et de transmission

Guinée : La Paillote symbole de l’âge d’or musical du pays

La Paillote, située à Conakry dans le quartier de Camayenne (commune de Dixinn), est un haut-lieu emblématique de la musique guinéenne, symbole de l’âge d’or musical du pays.

Ce centre culturel a accueilli des légendes comme Kèlètigui et ses Tambourinis, le Bembeya Jazz, Balla et ses Baladins, et bien d’autres. Il était le repaire des grands musiciens guinéens, un lieu de répétition, de concert et de mémoire collective, fréquenté autrefois par le président Sékou Touré lui-même.

Cependant, en août 2025, La Paillote a été partiellement démolie par des engins de chantier, suscitant une vive émotion et une mobilisation des artistes et de la population. Sauvée in extremis grâce à l’intervention du ministère de la Culture, le bâtiment est aujourd’hui désossé, sans toit, et inutilisable.

Les artistes, qui continuaient à s’y retrouver à l’ombre d’un manguier faute de pouvoir utiliser la salle, espèrent toujours une restauration promise par les autorités pour octobre 2025. Selon certains musiciens, « C’est ici que la musique guinéenne a commencé […], c’est notre repaire » et « on n’a pas d’autres endroits que celui-ci pour les grands musiciens guinéens ». Malgré les difficultés et la démolition partielle, la communauté artistique garde espoir de voir le site restauré et pérennisé par l’État.

La Paillote demeure ainsi un symbole fort du passé, du présent et des aspirations de la musique et de la culture guinéenne. Qui a dis « S’inspirer du passé pour construire l’avenir? ». La Paillote, haut-lieu de la musique guinéenne à Conakry, trouve ses origines au début des années 1960, précisément attestée par un rapport d’inspection datant de juillet 1961.

Dès cette époque, La Paillote fonctionnait comme cabaret-dancing et faisait déjà partie intégrante de la vie culturelle guinéenne. La Paillote a été, dès l’indépendance de la Guinée, un lieu central pour la création et la diffusion de la musique guinéenne. Elle a été confiée par le président Sékou Touré à Kèlètigui et ses Tambourinis, l’un des orchestres nationaux les plus célèbres.

C’est là que se sont produits et formés des groupes légendaires comme le Bembeya Jazz, Balla et ses Baladins, ou encore les Amazones de Guinée. Ces formations ont marqué l’âge d’or de la musique guinéenne, rayonnant bien au-delà des frontières du pays.

Un lieu de mémoire et de transmission

La Paillote n’était pas seulement une salle de concert : c’était un espace de répétition, de rencontre, de transmission entre générations de musiciens. Les anciens y racontaient l’histoire de la musique guinéenne, les jeunes y apprenaient les techniques et les répertoires. C’était aussi un lieu de fête, où Sékou Touré lui-même venait danser et recevoir des chefs d’État.

La rédaction afrique54.com