
Mali : Suspension des cours à l’école et à l’université dans tout le pays en raison de la pénurie d’essence
Au Mali, les cours ont été suspendus dans toutes les écoles et universités du pays du lundi 27 octobre au dimanche 9 novembre 2025 inclus, en raison d’une grave pénurie de carburant.
Cette mesure a été annoncée par le ministre malien de l’Éducation, Amadou Sy Savane, qui a précisé que la reprise des cours est annoncée pour le 10 novembre 2025, sous réserve d’un retour rapide à un approvisionnement normal en carburant. La situation est causée par un blocus jihadiste sur les importations de carburant, orchestré principalement par le groupe Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (affilié à Al-Qaïda), qui empêche l’entrée de camions-citernes et paralyse la distribution de carburant à travers le Mali.
Cette crise affecte gravement les déplacements de tous les acteurs du système éducatif et perturbe l’économie nationale, forçant les autorités à réaménager le calendrier scolaire et universitaire pour limiter l’impact de cette suspension. Les longues files d’attente devant les stations-service de Bamako et des régions traduisent la gravité de la situation.
La Russie a officiellement annoncé son intention de livrer chaque mois entre 160 000 et 200 000 tonnes de produits pétroliers au Mali, dans le cadre d’un accord de partenariat stratégique visant à soutenir la résilience économique du pays face à la pénurie d’essence. Ce projet a été discuté lors d’une audience à Bamako le 24 octobre 2025, entre le président de la transition Assimi Goïta et une délégation russe.
Ce soutien russe apparaît comme crucial pour rétablir la fourniture dans les stations-service et limiter les interruptions dans les secteurs scolaires, industriels et de la vie quotidienne. L’accord prévoit la mise en place d’un dispositif logistique et commercial durable pour assurer la distribution régulière de carburant, d’engrais et de blé, face au blocus jihadiste qui frappe actuellement les convois de camions-citernes et a provoqué une paralysie de l’économie malienne.
De nombreux habitants de la ville de Léré, située dans la région de Tombouctou au Mali, ont effectivement quitté la localité ces derniers jours. Ce mouvement s’est accéléré à la suite d’un ultimatum lancé par le groupe jihadiste JNIM, qui avait demandé aux habitants de partir avant le dimanche 26 octobre sous menace de représailles, malgré la présence de l’armée malienne venue sécuriser la zone.
La majorité des personnes qui fuient Léré le font en raison de la hausse spectaculaire des prix des denrées provoquée par le blocus et du risque de famine, beaucoup préférant partir plutôt que de rester face à l’insécurité persistante et à la précarité alimentaire. Cette situation aggrave la situation migratoire et les défis de protection des populations dans le nord du Mali.
La rédaction afrique54.com




