
Tanzanie : Des élections sans opposition entachées de troubles.
Les élections générales de 2025 en Tanzanie se déroulent sans la participation réelle de l’opposition majeure, avec l’absence des principaux partis d’opposition.
Les deux principaux partis d’opposition, CHADEMA et ACT-Wazalendo, ont été exclus du scrutin présidentiel par la commission électorale nationale. CHADEMA a été disqualifié après avoir refusé de signer le code de conduite électoral, tandis que son leader, Tundu Lissu, fait l’objet de poursuites pour incitation et trahison.
De même, Luhaga Mpina, candidat de l’ACT-Wazalendo, a été disqualifié pour des raisons liées aux procédures de nomination. Suite a cette décision de la commission électorale nationa, le jour du scrutin a été marqué par des affrontements, notamment dans la principale ville, Dar es Salaam.
Les protestations populaires ont éclaté dans plusieurs villes, et les autorités ont imposé un couvre-feu, notamment à Dar es Salaam, en plus d’un blocage d’Internet pour tenter de contenir l’agitation. Des centaines de manifestants ont également franchi la frontière pour pénétrer en territoire kényan, bloquant des routes, allumant des feux de joie et arrachant des affiches du président Samia Suluhu Hassan sur leur passage.
Les organisations de défense des droits humains accusent le pouvoir d’avoir orchestré des arrestations, la disparition d’activistes et de journalistes, et la suppression systématique des voix dissidentes. La colère s’est accrue jeudi après que la commission électorale a commencé à annoncer les résultats, Samia obtenant près de 95 % des voix dans la province de Mbea, au sud-ouest du pays.
La présidente Samia Suluhu Hassan, issue du parti au pouvoir Chama Cha Mapinduzi (CCM), est assurée d’être réélue en l’absence de réelle concurrence. Cette situation marque une rupture avec le multipartisme instauré il y a plus de trente ans en Tanzanie, où les élections deviennent davantage un outil de légitimation du pouvoir en place qu’un moment de réelle alternance démocratique.
La rédaction afriquLa situation reste très tendue en Tanzanie, où le pouvoir en place semble s’appuyer sur les forces de sécurité pour maintenir l’ordre, malgré la colère et la peur parmi la population, qui se traduit par une faible affluence dans les bureaux de vote et un climat de violence généralisée.
Des images sont largement relayées dans la presse internationale et les réseaux sociaux, montrant la colère populaire et les tensions dans les rues. La police a tiré des coups de feu et utilisé du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, et un commissariat a même été incendié dans la capitale économique.
La présidente sortante Samia Suluhu Hassan, candidate du parti au pouvoir Chama Cha Mapinduzi (CCM), était la grande favorite et n’a rencontré aucun réel adversaire sérieux. La participation a été réduite dans plusieurs bureaux de vote, notamment à cause de la peur des violences et de la répression.
Le chef des armées, Jacob Mkunda, a qualifié de « criminels » les manifestants et appelé au calme. Une source diplomatique a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que les troubles s’étaient poursuivis dans la nuit malgré le couvre-feu décrété à Dar es-Salaam. L’avenir de la présidente semble « incertain », a-t-elle jugé.
La rédaction afrique54.com

 
 



 
  
  
  
  
 