Le processus de paix dans la région des Grands Lacs

Kinshasa-Kigali : Plus de quatre mois après la poignée de main historique à Washington

Plus de quatre mois après la poignée de main historique à Washington entre les ministres des Affaires étrangères du Rwanda et de la République démocratique du Congo, les deux parties ont signé un volet économique de l’accord de paix initialement entamé fin juin.

Cette évolution doit permettre la poursuite du dialogue et la concrétisation d’engagements économiques afin de soutenir le processus de paix dans la région des Grands Lacs. Cet accord traduit une volonté de coopération renforcée, même si les défis sur le terrain restent importants et nécessaires à surveiller pour la stabilité durable de la région.

Le processus de paix dans la région des Grands Lacs repose notamment sur l’accord de Washington signé le 27 juin (2025) entre la RDC et le Rwanda, qui vise à établir un cessez-le-feu et à neutraliser les forces armées rebelles comme les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

La concrétisation des engagements économiques dans la région des Grands Lacs en 2025 s’articule autour d’un cadre régional d’intégration économique (CIER) visant à renforcer la coopération entre plusieurs pays, notamment la RDC, le Rwanda, l’Ouganda, et le Burundi.

Ce cadre, soutenu par la France et les partenaires internationaux, ambitionne d’impulser des projets concrets dans les secteurs de l’exploitation minière, des infrastructures, de l’énergie (notamment un projet hydroélectrique sur la rivière Ruzizi 2), du développement industriel, de la santé publique et du tourisme transfrontalier.

Il s’agit de formaliser l’exploitation minière artisanale, de renforcer la traçabilité des minerais, et de dynamiser l’économie régionale, dans une perspective de dividende de paix. Cependant, malgré ces avancées, la RDC a refusé de signer à la dernière minute l’accord bilatéral d’intégration économique avec le Rwanda sous médiation américaine, ralentissant ainsi la mise en œuvre immédiate du cadre.

Cette décision a été motivée par la nécessité de garantir la paix, la stabilité, et la souveraineté, notamment en exigeant le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais avant de s’engager pleinement sur le plan économique. De son côté, le président congolais Félix Tshisekedi a annoncé.

« Je suis heureux de vous annoncer que les pourparlers dont il est question à Washington et à Doha arrivent à leur terme. Dans les prochains jours, la Maison Blanche va nous adresser officiellement une invitation à clôturer ce processus de l’accord de paix. Mais attention, nous ne sommes pas naïfs. Ce n’est pas nous qui avons provoqué cette guerre. Beaucoup de pays voisins profitaient de notre pays et de notre économie. Nous nous sommes battus pour mettre fin à cela. Nous sommes à la fin. Nous sommes sur le point de cueillir le fruit de la paix, le fruit d’une paix durable en RDC ».

Par ailleurs, un montant d’aide internationale supérieur à 1,5 milliard d’euros a été mobilisé lors de la conférence internationale de soutien à la paix et à la prospérité tenue à Paris fin octobre 2025, visant à soutenir les populations vulnérables avec des médicaments, de la nourriture et la réouverture prochaine de couloirs humanitaires sécurisés et de l’aéroport de Goma pour faciliter l’acheminement de cette aide. Ce volet humanitaire accompagne ainsi les efforts économiques pour contribuer à la stabilité et au développement durable de la région.

La rédaction afrique54.com