Alger l’empire des panneaux publicitaires

Algerie : L’empire des panneaux publicitaires renvoyé en jugement

Le vaste monopole exercé sur la gestion et l’installation des panneaux publicitaires à Alger, un secteur longtemps dominé par des sociétés liées au neveu de Bouteflika et à des responsables du régime, engendrant de graves pratiques de corruption et de favoritisme. est renvoyé en jugement.

La société du neveu de Bouteflika a détenu l’exclusivité sur l’affichage publicitaire à Alger et dans plusieurs autres wilayas pendant 17 ans, de 2006 à 2023, engrangeant des milliards de dinars grâce à des contrats attribués dans des conditions opaques. Le système reposait sur l’obtention de marchés publics sans mise en concurrence réelle, sur l’influence de hauts fonctionnaires et la complicité de responsables locaux.

Plusieurs maires, walis délégués et secrétaires généraux d’APC (Assemblées Populaires Communales) sont accusés d’avoir octroyé des avantages indus, attribué des marchés de gré à gré et détourné des fonds publics au profit de ce réseau, dans la capitale et au-delà. D’anciens ministres, notamment Salah Eddine Dahmoune et Mokhtar Reguig, auraient exercé des pressions pour favoriser ces sociétés lors de la passation des contrats d’affichage urbain.

Des enquêtes ont révélé des exonérations fiscales et l’octroi de prêts préférentiels à la société dominante, ainsi qu’une évasion fiscale manifeste et des dettes impayées envers les municipalités, contribuant à l’appauvrissement des finances locales. Le secteur était marqué par l’installation illégale et anarchique de panneaux et par l’absence de contrôle réel sur l’occupation de l’espace public.

Le démantèlement progressif de ce « système d’empire » s’inscrit dans le cadre de la lutte post-Bouteflika contre la corruption : arrestations, mises en fuite, contrôle judiciaire et saisies d’avoirs visent le réseau de l’affichage urbain. Plusieurs anciens et actuels élus et dirigeants de sociétés d’affichage sont sous le coup d’enquêtes et de procès, révélant l’ampleur de la dérive et de la captation des ressources publiques dans ce secteur.

La rédaction afrique54.com