Ahmed Kinda ex-commandant des forces spéciales burkina

Burkina Faso : Confession de Ahmed Kinda, ex-commandant des forces spéciales

Ahmed Kinda, ex-commandant des forces spéciales burkinabè, a fait des aveux diffusés sur la télévision nationale le 29 septembre 2024.

Il a révélé qu’il attendait au Niger 150 mercenaires lourdement armés en provenance de Centrafrique pour mener une attaque sur Ouagadougou. Le journaliste Abdoulaye Barry aurait orchestré l’arrivée de ces mercenaires et payé 80 millions de FCFA pour l’opération. L’armement prévu comprenait des fusils AK-47, 10 mitrailleuses PKMS, 10 lance-roquettes RPG7 et 4 mortiers.

Il affirme avoir informé l’ex-président Paul-Henri Sandaogo Damiba, le lieutenant-colonel Ouoba et Abdoulaye Barry des difficultés rencontrées dans la préparation de l’opération. À en croire Ahmed Kinda, cette confession met en lumière l’ampleur de la menace qui pesait sur la stabilité du Burkina Faso, impliquant des acteurs internes et externes.

Kinda affirme avoir été arrêté le 30 août 2024 à l’entrée de Niamey, après que deux de ses hommes aient été interpellés par la police nigérienne. Ces révélations soulèvent des questions sur l’implication de diverses personnalités dans ce complot et font l’objet d’enquêtes approfondies par les autorités burkinabè.

Ces révélations pourraient renforcer le sentiment d’une possible instrumentalisation de cette affaire pour réprimer toute forme d’opposition, et pourraient renforcer le soutien d’une partie de la population envers le gouvernement actuel, en justifiant ses mesures sécuritaires et sa méfiance envers certains opposants.

Face à ce climat, il est probable que de nombreux médias burkinabè fassent preuve de prudence dans leur couverture de ces révélations sensibles, par crainte de représailles. Néanmoins, il est possible que certains journalistes s’interrogent sur l’authenticité de ces « aveux » obtenus dans des circonstances peu claires, même si certains médias proches du pouvoir pourraient relayer largement ces informations pour justifier les mesures sécuritaires du gouvernement.

Étant donné les restrictions imposées à certains médias internationaux au Burkina Faso, il est possible que l’accès à l’information et la vérification des faits soient plus difficiles pour les journalistes étrangers.

Avant cette confession, l’ex-président Damiba avait déjà exprimé des inquiétudes sur la situation au Burkina Faso. Dans une lettre datée du 1er juillet adressée à son successeur Ibrahim Traoré, il critiquait « l’échec de la stratégie du tout militaire » et évoquait un certain « aveuglement » de la part de Traoré4.

Ces révélations s’inscrivent dans un contexte de tensions politiques au Burkina Faso, avec des accusations de violations des droits civils et de répression contre les opposants au régime actuel.

La rédaction afrique54