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CÔTE D’IVOIRE : Robert Bourgi sur la Crise de 2010

Robert Bourgi, avocat français et ancien conseiller officieux de l’Élysée sur les affaires africaines, a fait des révélations importantes concernant la crise de 2010 en Côte d’Ivoire.

En effet, Bourgi affirme que Laurent Gbagbo était le véritable vainqueur de l’élection présidentielle de 2010, et non Alassane Ouattara, et que le Conseil constitutionnel ivoirien avait confirmé la victoire de Gbagbo. Bourgi admet avoir été « complice d’une trahison » en participant aux manœuvres de la France pour écarter Gbagbo et installer Ouattara au pouvoir, et révèle que Nicolas Sarkozy lui avait demandé de convaincre Gbagbo de quitter le pouvoir en échange d’avantages, mais que Gbagbo avait refusé.

Selon Bourgi, face au refus de Gbagbo, Sarkozy aurait décidé d’intervenir militairement, déclarant qu’il allait « vitrifier » Gbagbo. Ces révélations remettent en question la légitimité du scrutin de 2010 et pointent du doigt les interventions étrangères dans les affaires souveraines de la Côte d’Ivoire.

Bourgi affirme faire ces déclarations pour « laver sa conscience », bien que certains remettent en question ses motivations et sa constance, notant qu’il avait précédemment soutenu une version différente des événements. Ces déclarations relancent le débat sur les responsabilités de la France et de la communauté internationale dans la crise ivoirienne de 2010-2011, qui a causé plus de 3 000 morts selon un rapport des Nations Unies.

La France a cherché à inscrire son intervention dans un cadre onusien plutôt que bilatéral, refusant d’intervenir au nom de l’accord de défense franco-ivoirien, et la protection de ses ressortissants, la défense de l’intégrité territoriale de la Côte d’Ivoire, le soutien aux autorités élues et la défense des droits de l’homme.

La France a obtenu une résolution du Conseil de sécurité (résolution 1975) autorisant le recours à la force pour protéger les civils. Ainsi, en refusant d’intervenir au titre de l’accord de défense bilatéral, la France cherchait à donner une légitimité internationale plus large à son action et à éviter les critiques d’interventionnisme néocolonial.

La rédaction afrique54