
Discours des 5 chefs d’état africain lors de rencontre avec Trump
Lors de la rencontre à la Maison Blanche le 9 juillet 2025, les cinq chefs d’État africains présents étaient ceux du Sénégal (Bassirou Diomaye Faye), du Gabon (Brice Oligui Nguema), de la Guinée-Bissau (Umaro Sissoco Embalo), du Liberia et de la Mauritanie.
La réunion était officiellement centrée sur les questions commerciales, d’investissement et de sécurité, mais le contexte géopolitique et la question des ressources minières ont dominé les échanges.

« Monsieur le Président,
Je vous remercie sincèrement de nous accueillir aujourd’hui à la Maison Blanche. Cette rencontre est une occasion précieuse pour envisager un nouveau partenariat stratégique entre les États-Unis et l’Afrique, fondé sur des relations plus équilibrées et mutuellement avantageuses, notamment dans le domaine des investissements.
Je tiens à saluer votre engagement pour la paix dans le monde. Vos efforts en République Démocratique du Congo, unanimement salués par mes collègues chefs d’État, ont permis de mettre un terme à un conflit qui aura duré plusieurs décennies. C’est là un succès diplomatique majeur, porteur d’espoir pour notre continent.
L’Afrique, dans son ensemble, soutient résolument toutes les initiatives en faveur de la paix — qu’il s’agisse du Soudan, de la Libye ou du Sahel. Comme vous le savez, la paix et la sécurité sont les socles indispensables de tout développement économique durable. C’est pourquoi nous encourageons fortement votre posture en faveur de la stabilité mondiale, condition essentielle à un environnement propice à l’investissement. »
« Je suis président depuis environ 15 ou 16 mois, et je tiens à rassurer tous les investisseurs américains sur la stabilité politique du Sénégal, ainsi que sur notre environnement réglementaire favorable, que nous continuons d’améliorer pour attirer davantage d’investissements.
Nous avons lancé des projets ambitieux, notamment dans le domaine des infrastructures, de l’innovation technologique et de l’agriculture, pour lesquels le partenariat avec les États-Unis serait un atout majeur.
Je vous invite, Monsieur le Président, ainsi que les entreprises américaines, à saisir les opportunités qu’offre le Sénégal, porte d’entrée vers un marché régional dynamique. »
Le président Faye a également évoqué la question de la dette et de la migration, plaidant pour un soutien américain dans la levée de la suspension d’un prêt du FMI et pour la préservation des liens humains et économiques entre la diaspora sénégalaise et leur pays d’origine.
Enfin, il a conclu en insistant sur la nécessité d’un partenariat « moderne, équilibré et gagnant-gagnant, fondé sur le commerce et les investissements plutôt que sur l’aide », en harmonie avec la doctrine américaine « Trade, not Aid »

« Monsieur le Président,
Je voudrais d’abord vous remercier pour cette invitation. C’est un grand honneur pour nous d’être ici à la Maison Blanche et d’avoir l’opportunité de discuter avec vous du nouveau partenariat que vous mettez en place avec l’Afrique, en particulier pour les investissements.
Je tiens à saluer votre engagement pour la paix dans le monde, notamment pour le rôle clé que vous avez joué dans la conclusion d’un accord de paix entre le Rwanda et la RDC. Ramener la paix dans une région où cela n’avait jamais été possible est un succès diplomatique majeur.
L’Afrique soutient tous les efforts pour ramener la paix au Soudan, en Libye et dans le Sahel. Comme vous le savez, on ne peut faire des affaires que lorsqu’il y a la paix et la sécurité. Vous instaurez la paix partout dans le monde pour qu’il y ait de meilleurs investissements. Le monde entier vous est reconnaissant pour cela. »
« Nous avons également des matières premières, des minerais, des terres rares. Nous ne sommes pas des pays pauvres. Nous sommes des pays riches en matières premières, mais nous avons besoin de partenaires pour nous soutenir et nous aider à développer ces ressources avec des partenariats gagnant-gagnant.
Nous voulons que nos matières premières soient transformées localement dans notre pays afin que nous puissions créer plus de valeur et d’emplois pour notre jeunesse.
Je suis général et moi aussi je suis pragmatique. J’aime quand les choses avancent rapidement. Vous êtes les bienvenus pour venir investir. Sinon, d’autres pays pourraient venir à votre place. Merci. »
« Nous avons besoin de partenaires pour développer nos ressources dans un esprit de respect mutuel et de bénéfices partagés. Le Gabon est prêt à accueillir les investissements américains, mais nous souhaitons que cette coopération soit basée sur la transformation locale et la création de valeur ajoutée. »
« Nous avons besoin de partenaires pour développer nos ressources dans un esprit de respect mutuel et de bénéfices partagés. Le Gabon est prêt à accueillir les investissements américains, mais nous souhaitons que cette coopération soit basée sur la transformation locale et la création de valeur ajoutée. »
Il a également présenté plusieurs projets structurants pour le Gabon, notamment :
La construction de la ligne de chemin de fer Belinga-Boué-Mayumba (901 km), destinée à transporter le minerai de fer et à structurer le territoire national.
La construction du port en eau profonde de Mayumba, future porte de sortie des minerais de manganèse, de fer et de potasse du pays.
Le texte intégral du discours d’Umaro Sissoco Embaló lors de la rencontre à la Maison Blanche du 9 juillet 2025 n’a pas été diffusé officiellement dans son intégralité par les médias. Cependant, les éléments centraux et extraits rapportés permettent de reconstituer la substance de son intervention.
Synthèse de la prise de parole d’Embaló
« La Guinée-Bissau dispose de vastes réserves inexploitées, notamment de bauxite et de phosphates. Nous ne sommes pas un pays pauvre, mais un pays riche en ressources naturelles. Nous recherchons des partenaires pour développer ces ressources dans un esprit de respect mutuel et de bénéfices partagés. La stabilité et la paix sont des conditions essentielles pour garantir des investissements sûrs. Nous sommes ouverts à la coopération avec les États-Unis pour bâtir un partenariat gagnant-gagnant. »

Embaló a dû rappeler son nom et son pays à Trump, ce qui a créé un moment de gêne, mais il a poursuivi en mettant en avant les atouts économiques de la Guinée-Bissau.
« Je lui ai dit que j’ai rencontré mon homologue, c’est comme rencontrer le président Xi Jinping ou Poutine, même si c’est un homme impressionnant »

Lors de la rencontre, Donald Trump a complimenté Boakai sur son niveau d’anglais, ce qui a donné lieu à un échange remarqué :
« Où avez-vous appris à parler un anglais aussi beau ? Où avez-vous étudié ? Au Liberia ? »
Joseph Boakai, visiblement gêné, a répondu : « Oui monsieur. »
Trump a ajouté : « C’est très intéressant, c’est un bel anglais. J’ai des gens autour de cette table qui sont loin de le parler aussi bien que vous. »
Le texte intégral de son discours n’a pas été publié officiellement, mais les éléments rapportés par les médias permettent d’en restituer la substance.
Synthèse du message de Boakai
« Le Liberia est un pays en paix, doté de ressources naturelles abondantes et d’une jeunesse dynamique. Nous invitons les investisseurs américains à s’associer à nous pour développer nos secteurs minier et énergétique, dans un esprit de respect mutuel et de bénéfices partagés. La stabilité et la prospérité de notre pays dépendent de partenariats justes et de la transformation locale de nos richesses. »
Voici la substance et les principaux extraits rapportés de son intervention :
« Je vous remercie de me donner la parole, Monsieur le Président.
La Mauritanie est un pays riche en ressources naturelles : nous avons des minerais, des terres rares, des minerais rares. Nous avons du manganèse, nous avons de l’uranium, et nous avons de bonnes raisons de penser que nous avons du lithium et d’autres minerais.

Nous sommes également dotés d’importantes ressources halieutiques, avec un littoral parmi les plus poissonneux au monde. Notre pays est stable, ouvert aux partenariats, et nous encourageons les investissements directs étrangers, notamment américains, dans la transformation locale de nos matières premières.
Nous croyons fermement à la nécessité de partenariats équitables et mutuellement bénéfiques, qui favorisent la création d’emplois et le transfert de compétences pour notre jeunesse.
La Mauritanie s’engage pour la stabilité régionale et la lutte contre l’insécurité, conditions indispensables à tout développement économique durable. »
Moment notable :
Donald Trump a interrompu le président mauritanien en déclarant :
« Il va peut-être falloir aller plus rapidement que cela, car nous avons un agenda très chargé. Si vous pouviez simplement donner votre nom et votre pays, ce serait super. »
La rédaction afrique54.com