Brice Oligui Nguema et Paul Kagamé

Gabon Transition politique

Le coup d’État militaire au Gabon en août 2023 a mis fin au règne de la dynastie Bongo, qui était au pouvoir depuis plus de 50 ans.

Le Gabon, qui accède à l’indépendance en 1960, comme la majorité des colonies françaises d’Afrique subsaharienne, est d’abord dirigé par Léon Mba, qui avait demandé, en vain, à ce que son pays devienne un département français d’outre-mer. À sa mort en 1967, son directeur de cabinet, Albert-Bernard Bongo, lui succède à la présidence. Converti à l’islam en 1973, celui-ci prend le nom d’Omar Bongo et ajoute ensuite le patronyme de son père, Ondimba.

Bien que ce changement de régime ait suscité des espoirs de transformation, il semble que le nouveau pouvoir dirigé par le général Nguema reproduise certaines anciennes pratiques politiques et économiques. Le général Nguema a mis en place un gouvernement de transition et initié un dialogue national pour tracer la voie vers un régime démocratique

Le dialogue national préconise entre autre, l’abandon du système exécutif dualiste au profit d’un système présidentiel, l’interdiction pour les membres de l’ancien parti au pouvoir d’exercer des fonctions publiques pendant trois ans et une période de transition de deux ans avant la tenue de nouvelles élections.

Cependant, le dialogue n’a pas interdit à Nguema de se présenter comme candidat à la présidence, ce qui soulève des questions sur ses intentions à long terme. Faisant face à un lourd héritage de la gouvernance précédente, Nguema a pris certaines mesures économiques comme la réduction du prix de l’essence de 27%

Néanmoins, la gestion des rentes pétrolières et des finances publiques reste un défi majeur, comme cela a été le cas pour d’autres régimes militaires dans la région. Si le coup d’État à mis fin aux « outrances du pouvoir précédent », il ne représente pas nécessairement une rupture complète avec les politiques suivies depuis des décennies

En soignant sa popularité à l’interne comme à l’extérieur, le nouveau maître du Gabon a maintenu la base militaire française dans la capitale Libreville et signé des contrats d’une valeur d’un milliard d’euros sous l’égide du Medef(Patronat Gabonais). Certains observateurs craignent que Nguema ne devienne le « troisième dirigeant autoritaire du pays ».

Interdiction pour les membres de l’ancien parti au pouvoir d’exercer des fonctions publiques pendant trois ans, également interdiction pour les membres de l’actuelle transition au pouvoir de briguer un mandat électif pour les prochaines consultations à l’exception de lui même.

Le succès du nouveau régime du 30 août 2023 dépendra de sa capacité à réaliser une véritable transition démocratique, à gérer efficacement l’économie, et à éviter les pièges de l’autoritarisme qui ont caractérisé les régimes précédents.

La rédaction afrique54