
Guinée-Conakry : 3 décembre 2024 – 3 décembre 2025 anniversaire de l’enlèvement du journaliste Habib Marouane Camara
Habib Marouane Camara, journaliste guinéen et administrateur du site d’informations Le Révélateur 224, a été enlevé le 3 décembre 2024 à Conakry par des gendarmes lourdement armés alors qu’il se rendait à un rendez-vous professionnel à Lambanyi.
Des témoins ont décrit une intervention brutale : son véhicule a été intercepté, son pare-brise brisé, et il a été assommé avant d’être emmené vers une destination inconnue. Cet incident s’inscrit dans un climat de répression accrue contre les journalistes en Guinée depuis le coup d’État de 2021, avec une dégradation de la liberté de la presse marquée par des intimidations et des fermetures de médias.
Au premier anniversaire de son enlèvement, le 3 décembre 2025, Habib Marouane Camara reste introuvable, et aucune information officielle n’a filtré sur son sort malgré les enquêtes promises. Le Parquet de Dixinn a ouvert une enquête judiciaire le 6 décembre 2024, qualifiant l’arrestation d’arbitraire et hors la loi, mais aucun avancement n’a été communiqué depuis.
Son épouse, Mariama Lamarana Diallo, a lancé un appel poignant en novembre 2025 lors de la Journée internationale de la fin de l’impunité contre les journalistes, exprimant l’angoisse de la famille et soulignant les risques pour sa santé, car il nécessite des médicaments à horaires précis.
Reporters sans frontières (RSF) a multiplié les appels à la libération immédiate de Camara, saisissant en juillet 2025 le Groupe de travail de l’ONU sur les disparitions forcées face à l’inaction des autorités guinéennes. En juin 2025, RSF a réuni plus de 105 journalistes africains et organisations pour exiger des éclaircissements après six mois de silence.
Des syndicats comme le SPPG, la FIJ et le FNDC ont condamné l’enlèvement dès décembre 2024, tandis que des ONG comme l’ACAT et le MFWA dénoncent une politique répressive systématique sous la junte de Mamadi Doumbouya, avec des cas similaires comme ceux d’Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah.
La communauté internationale reste critiquée pour son silence, encourageant l’impunité dans ce contexte de transition prolongée. Plus de 100 journalistes africains et ONG, réunis par RSF et soutenus par des groupes comme le CPJ, MFWA ou AMDH, ont publiquement appelé le gouvernement guinéen à faire toute la lumière sur l’enlèvement de Camara et à garantir son retour.
La rédaction afrique54.com




