Alpha Condé appelle les guinéens à boycotter le référendum

Guinée-Conakry : Alpha Condé appelle les guinéens à boycotter le référendum du 21 septembre 2025

Alpha Condé, ancien président de la République de Guinée, a publiquement lancé un appel aux Guinéens pour boycotter le référendum constitutionnel prévu le 21 septembre 2025. Dans une déclaration officielle, il qualifie ce scrutin de « mascarade » et affirme qu’aucun acte posé par le régime actuel, jugé « illégal et illégitime », ne saurait avoir de valeur.

Il affirme que ce référendum ne concerne ni de près ni de loin la population guinéenne et demande aux électeurs de ne pas servir de caution à « cette mascarade ». Alpha Condé exhorte les citoyens à « rester chez soi » le jour du référendum, dénonçant une manipulation politique et un exercice destiné à légitimer la junte actuellement au pouvoir.

Il rappelle que la Guinée a été « prise en otage » depuis le coup d’État du 5 septembre 2021 qui a interrompu, selon lui, la marche démocratique du pays. Alpha Condé et une grande partie de l’opposition estiment que ce processus vise avant tout à ouvrir la voie à une candidature durable du général Mamadi Doumbouya à la présidence, tout en excluant clairement l’ancien président (87 ans, en exil à Istanbul) et d’autres figures majeures de la vie politique guinéenne.

L’opposition, dont Cellou Dalein Diallo, préfère le boycott à un vote de « non », jugeant les conditions non transparentes, la compétition verrouillée et les résultats connus d’avance. Cet appel au boycott s’inscrit ainsi dans une contestation plus large du processus référendaire et de l’actuel pouvoir militaire, sur fond de fortes tensions politiques en Guinée.

Environ 6,7 millions de Guinéens sont appelés à voter, sur une population d’environ 14,5 millions d’habitants, dans ce pays parmi les plus pauvres du monde – malgré ses immenses ressources naturelles –, à l’histoire jalonnée de coups d’Etat et marquée par la violence de régimes autoritaires. 

Sous la pression internationale, les militaires s’étaient d’abord engagés à rendre le pouvoir aux civils avant la fin de l’année 2024. L’organisation de ce référendum permet à la junte de donner le change aux exigences d’élection de la communauté internationale et des bailleurs de fonds. Les autorités ont annoncé des élections présidentielle et législatives pour assurer un retour à l’ordre constitutionnel avant la fin de cette année, sans donner de date jusqu’à présent.

La rédaction afrique54.com