Guinée-Conakry Campagne pour le référendum constitutionnel

Guinée-Conakry : Campagne pour le référendum constitutionnel

La campagne pour le référendum constitutionnel en Guinée se déroule dans un climat politique tendu en vue du scrutin prévu le 21 septembre 2025. Ce référendum vise à faire adopter une nouvelle constitution qui doit mettre fin à la transition entamée après le coup d’État du 5 Septembre 20252021 mené par le général Mamadi Doumbouya, et réorganiser les institutions du pays.

La nouvelle constitution propose notamment un mandat présidentiel allongé à sept ans, renouvelable une fois, contre six ans selon la Constitution de 2020. Ce point est controversé car perçu comme un moyen de concentration du pouvoir.

La junte militaire a interdit la parole aux principaux partis d’opposition en les suspendant ou dissolvant, interdisant également les manifestations politiques. Cela réduit fortement le débat démocratique autour du référendum.

Une coalition de la société civile a appelé au report du référendum, dénonçant un processus « mal préparé » et « clivant », ainsi que la répression des opposants politiques. Malgré ces tensions, la campagne officielle a lieu du 24 août au 18 septembre 2025, avec des appels au « oui » pour la stabilité et la transition.

La nouvelle constitution doit permettre un retour à l’ordre constitutionnel après la Transition, mais soulève des interrogations sur l’avenir démocratique du pays, notamment sur la concentration du pouvoir exécutif et la possibilité pour Mamadi Doumbouya de briguer un mandat présidentiel dès la fin de la transition.

Pour nombre d’observateurs, il s’agit moins d’un retour à l’ordre civil que d’une transition prolongée, taillée sur mesure pour permettre au chef de la junte d’accéder légalement au sommet de l’État.

La nouvelle constitution proposée lors du référendum constitutionnel en Guinée en 2025 comporte des clauses d’éligibilité strictes qui excluent certains rivaux politiques majeurs du pays. Tout candidat à une élection présidentielle devra avoir moins de 80 ans, excluant ainsi des figures historiques comme l’ex-président Alpha Condé et l’ex-Premier ministre Sidya Touré, tous deux octogénaires.

Le candidat doit résider en Guinée, ce qui élimine automatiquement des opposants en exil, comme Cellou Dalein Diallo, leader de l’opposition qui vit à l’étranger depuis 2022, et les médias se voient interdits de donner la parole à ces partis, selon la Haute Autorité de la Communication (HAC). La nouvelle constitution efface aussi les clauses de la charte de transition qui interdisaient auparavant aux membres de la junte militaire au pouvoir de se présenter aux élections. Cela ouvre la voie à Mamadi Doumbouya, chef de la junte, pour briguer la présidence sans obstacle juridique.

Ainsi, la campagne se déroule entre contrôle autoritaire des médias, suspension des partis d’opposition, appels au boycott et tensions politiques fortes, dans un contexte où la junte cherche à consolider son pouvoir à travers cette nouvelle constitution.

La rédaction afrique54.com