
Guinée Conakry : Les chiffres qui embarrassent le BTP guinéen
Plusieurs chiffres récents mettent en lumière les difficultés et paradoxes du secteur du BTP guinéen :
Modernisation inégale des infrastructures : Si le port de Conakry est classé premier d’Afrique de l’Ouest et que des projets d’infrastructures majeurs sont en cours, les besoins en assainissement, en routes et en logements restent immenses, et la réalisation des projets tarde à combler le retard accumulé.
Pénurie de ciment et flambée des prix : Depuis mai 2025, la Guinée fait face à une pénurie de ciment sans précédent, paralysant de nombreux chantiers et provoquant une hausse des prix de 30 à 40 %.
Un sac de ciment de 42 kg, vendu auparavant à 70 000-75 000 GNF, atteint désormais 95 000 à 100 000 GNF, voire plus. Cette crise, causée par la concurrence internationale sur le clinker, l’absorption de la production nationale par les grands projets miniers et des problèmes logistiques, met en péril l’ensemble du secteur et menace l’emploi.
Déficit structurel en logements : Le pays affiche un déficit de 500 000 logements, avec une demande annuelle de 47 000 unités. Malgré l’identification de 44 000 hectares pour la construction de logements sociaux, l’offre reste très en deçà des besoins, ce qui freine l’accès au logement pour une large partie de la population.
Poids du BTP dans l’économie : La contribution du secteur de la construction au PIB reste modeste par rapport à d’autres secteurs : 2 865 milliards de GNF fin 2024, contre 48 909 milliards pour les mines et 67 393 milliards pour les services. Cela illustre la dépendance de l’économie guinéenne aux mines, au détriment du développement des infrastructures et du BTP.
Croissance économique contrastée : Malgré une prévision de croissance de 7,1 % en 2025, tirée principalement par le secteur minier, le BTP ne parvient pas à suivre le rythme, en raison de difficultés d’approvisionnement, d’un déficit d’investissements privés et d’une faible transformation locale des matériaux.
C’est dans ce contexte que le classement du ministère des Travaux publics de Guinée, en juillet 2025, évalue les entreprises chargées de la construction de 214 km de voiries urbaines à Conakry, sur la base du taux d’exécution des travaux.
Voici les principaux résultats :

Les chiffres publiés par le ministère mettent à nu un secteur du BTP guinéen fragilisé par des retards, des malfaçons, une mauvaise gestion des marchés publics et un impact social négatif, malgré l’importance des investissements annoncés et la croissance économique nationale
La rédaction sports afrique54.com