Élie Kamano

Guinée-Conakry : Les enfants de l’artiste guinéen Elie Kamara enlevés par des hommes cagoulés et armés

L’artiste guinéen et activiste politique Élie Kamano a dénoncé l’enlèvement de deux de ses enfants à leur domicile à Conakry dans la nuit du 16 novembre 2025, aux alentours de 4 heures du matin.

Selon lui, des hommes cagoulés et armés, soupçonnés d’agir sur ordre de la junte militaire dirigée par le général Mamadi Doumbouya, ont fait irruption chez lui, ont saccagé sa maison, et emporté ses deux fils ainsi que son neveu et son jeune frère. Élie Kamano, en exil au Burkina Faso, accuse directement les autorités de la transition guinéenne de cette opération qu’il qualifie d’acte inhumain et demande la libération immédiate de ses proches.

Il déclare que ses enfants n’ont aucun lien avec ses combats politiques et appelle la communauté internationale à intervenir. Cet enlèvement s’inscrit dans un contexte de répression politique accrue en Guinée sous la junte. Au sein de la classe politique guinéenne, l’enlèvement des enfants de l’artiste Élie Kamano a suscité une vive indignation et de fortes critiques contre le régime militaire du général Mamadi Doumbouya.

Plusieurs acteurs politiques, dont Dr Édouard Zotomou Kpoghomou, président de l’Union démocratique pour le renouveau et le progrès (UDRP), condamnent fermement cet acte qu’ils considèrent comme un signe alarmant de dictature féroce déguisée en démocratie. Le leader de l’UFDG Cellou Dalein Diallo, a également condamné l’enlèvement de deux enfants et du frère de l’artiste et activiste guinéen Élie Kamano.

« Je suis profondément indigné d’apprendre l’enlèvement, à l’aube de ce dimanche 16 novembre 2025, de deux enfants et du frère de l’artiste et activiste guinéen Élie Kamano, par des individus cagoulés. Je condamne fermement cette pratique qui consiste à s’en prendre aux proches de ceux qui, de l’extérieur, dénoncent et combattent les dérives autoritaires de la junte. La persistance de cette pratique injuste et inhumaine est une illustration éloquente de la cruauté de ceux qui nous gouvernent. Ils s’en prennent cette fois-ci à ses enfants et à son frère, à défaut de pouvoir mettre la main sur Élie lui-même. Après le rapt du père du journaliste Babila Keïta il y a quelques mois, ce nouvel enlèvement révèle une stratégie systématique et délibérée de terreur et de cruauté. Aucun régime ne peut prétendre à la moindre autorité ou légitimité lorsqu’il kidnappe des innocents pour intimider, punir ou faire chanter leurs proches. Je tiens à exprimer ma solidarité avec Élie Kamano et sa famille et rends la junte responsable de tout ce qui arrivera à ses enfants et à son frère. »

À ce jour, il n’y a pas d’informations spécifiques disponibles sur une réaction officielle ou coordonnée de la communauté internationale concernant l’enlèvement des enfants de l’artiste guinéen Élie Kamano. Cependant, dans des cas similaires d’enlèvements ou d’actions répressives en Afrique, les organisations internationales telles que l’ONU, l’Union Africaine, la CEDEAO ou les États étrangers expriment généralement leur inquiétude et appellent à la libération immédiate des personnes enlevées, tout en recommandant le respect des droits humains et la fin des violences politiques.

La rédaction afrique54.com