Djenabou Touré est la première Directrice Générale de la DGE,

Guinée-Conakry : Nomination d’une nouvelle Directrice Générale des Élections(DGE)

Le général Mamadi Doumbouya, Président de la transition en Guinée a récemment nommé une nouvelle directrice générale des élections par décret. Djenabou Touré est la première Directrice Générale de la DGE, organe créé pour succéder à la CENI.

Sa nomination le 22 juillet 2025 par décret présidentiel l’intronise comme la première à diriger cette nouvelle institution électorale, appelée à piloter la mise en œuvre de la politique gouvernementale en matière d’élections et référendums en Guinée.

La DGE remplace la précédente Commission Électorale Nationale Indépendante(CENI) et est désormais chargée de l’organisation des scrutins à venir, notamment le référendum constitutionnel prévu en septembre 2025.

Cette nouvelle structure concentre l’organisation électorale entre les mains de l’État et suscite des réserves au sein de l’opposition, qui redoute une confiscation du processus électoral par le pouvoir militaire actuel.

Différences entre l’ancienne Commission Électorale (CENI) et la nouvelle Direction Générale des Élections (DGE) en Guinée

La CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante), créée en 2007 avec un statut indépendant par rapport à l’administration d’État, avait une représentation multipartite avec des membres provenant des partis politiques (majorité/opposition), de la société civile et de l’administration, et voulue comme garantie de neutralité et transparence contre l’emprise gouvernementale sur les scrutins.

La CENI est considérée par l’opposition comme une instance garantissant la pluralité et la surveillance du processus par l’ensemble des forces politiques et civiles.

La DGE (Direction Générale des Élections), Créée en juin 2025 par décret du Président de la transition, et placée sous la tutelle directe du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), donc sous contrôle étatique.

Dirigée par une Directrice Général nommée par le Président de la transition, avec autonomie financière proclamée, mais dépendance hiérarchique assumée. La DGE représentera également la Guinée au sein des instances électorales sous-régionales, régionales et internationales.

La nouvelle structure sera dirigée par un directeur général, assisté d’un directeur général adjoint, tous deux nommés par décret présidentiel. Parmi ses principales missions figurent l’organisation des scrutins, la gestion du fichier électoral biométrique, la production des documents électoraux, la digitalisation des opérations et la promotion de l’équité électorale.

La DGE est critiquée pour sa dépendance à l’administration, certains y voient un recul démocratique et une « militarisation » du processus sous le contrôle du pouvoir de transition actuel. Avec la DGE , c’est la Disparition de la délibération multipartite.

 La DGE est censée moderniser les opérations électorales avec des technologies avancées, mais sans garanties de contre-pouvoirs ni de transparence réelle pour les partis d’opposition ou la société civile.

La centralisation des pouvoirs entre les mains de la DGE, organe gouvernemental, fait craindre à nombre d’observateurs une instrumentalisation du processus électoral au bénéfice de l’exécutif actuel.

La CENI garantissait une surveillance croisée par des acteurs antagonistes, alors que la DGE supprime cette pluralité, centralisant ainsi toutes les décisions au sein d’une administration dépendante du gouvernement.

la réforme vise officiellement la modernisation et la professionnalisation, mais suscite de vives inquiétudes sur la neutralité et la confiance politique du processus électoral en Guinée. Cette transition incarne un basculement d’un modèle pluraliste et institutionnellement autonome à un dispositif recentré et administrativement contrôlé, ce qui pourrait profondément transformer la manière dont la Guinée organise et vit ses élections.

La rédaction afrique54.com