Les « indignés du Sud global » secouent et ébranlent les pouvoirs 

Les « indignés du Sud global » font référence à des mouvements citoyens et sociaux qui émergent principalement dans les pays du Sud global, terme désignant les pays en développement ou émergents d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, souvent victimes des effets négatifs de la mondialisation néocoloniale et des inégalités économiques mondiales.

Ces mouvements s’inscrivent dans la continuité des luttes contre le néolibéralisme et les élites oligarchiques, dénonçant la dérive des démocraties vers des régimes éloignés des besoins des peuples. Ils expriment une indignation collective face aux inégalités croissantes, au pillage des ressources et aux politiques imposées par les puissances dominantes du « Nord global ».

Cette vague d’indignation est aussi une prise de conscience globale qui relie différentes révoltes à travers le monde et propose un renouveau politique par des mobilisations sociales, souvent en lien avec des mouvements altermondialistes. Ces indignés revendiquent un changement profond des structures politiques et économiques en favorisant la démocratie directe, la justice sociale, la solidarité et la coopération Sud-Sud entre pays du Sud global.

Les « indignés du Sud global » représentent une composante majeure des résistances contemporaines à l’exploitation et à la domination économique, cherchant à transformer les rapports de pouvoir mondiaux pour plus d’équité et de durabilité. Les mobilisations en cascade secouent ou ébranlent les pouvoirs depuis 2024.

En Afrique, de grandes manifestations ont émergé à Nairobi Kenya (juin 2024) et dans d’autres villes contre une réforme fiscale jugée antisociale. Ces mobilisations, menées en particulier par la jeunesse (Génération Z), ont conduit à l’occupation du parlement, des affrontements violents avec la police, plusieurs morts et le retrait du projet de loi par le gouvernement.

Toujours en été 2024, au Nigeria des mouvements de masse ont dénoncé la flambée du coût de la vie, l’inflation et la suppression des subventions au carburant, provoquant des manifestations dans tout le pays. Les slogans réclamaient la fin de la mauvaise gouvernance et un véritable changement social, sous des mots-clés comme #endbadgovernance. Une violente répression a été déplorée avec des décès et des arrestations de manifestants.

Octobre 2025), à Abidjan Côte d’Ivoire, des partis d’opposition et des citoyens ont tenté d’organiser une manifestation dénonçant les conditions socio-économiques et politiques, mais le rassemblement a été dispersé par les forces de l’ordre.

Équateur (2022-2023), la mobilisation indigène menée par la CONAIE a paralysé Quito et le pays pendant plus de deux semaines. Ce mouvement social a obligé le gouvernement à céder sur plusieurs revendications, notamment le gel des carburants et l’abrogation de l’état d’exception.

L’alliance entre syndicats d’enseignants, transporteurs, producteurs agricoles et communautés indigènes au Panama (2023), a rejeté les hausses de prix de l’essence, de la nourriture et des médicaments pendant trois semaines de protestations massives, forçant le gouvernement à reculer sur ses mesures.

Du Bangladesh à Madagascar, en passant par le Maroc, le Népal, l’Indonésie, le Kenya ou le Pérou, plusieurs pays du Sud global ont connu récemment d’importantes mobilisations populaires marquées par la colère des populations face à la corruption, aux inégalités, à la pauvreté, et aux politiques néolibérales.

La rédaction afrique54.com