Barrick-Gold-Mali

Mali : Bras de fer entre l’État malien et Barrick Mining

Le bras de fer entre l’État malien et Barrick Mining s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes autour de la mine de Loulo-Gounkoto, l’un des plus grands gisements aurifères du Mali, détenu à 80% par Barrick et à 20% par l’État malien.

Ce conflit a été déclenché par l’application du nouveau code minier de 2023, qui augmente la part de l’État dans les bénéfices miniers, et par des revendications fiscales portant sur des arriérés estimés entre 300 et 600 milliards de francs CFA.

Les étapes clés de cette confrontation sont les suivantes :

  • Novembre 2024 : Arrestation de cadres maliens de Barrick.
  • Janvier 2025 : Saisie par l’État malien de plus de trois tonnes d’or sur le site, forçant Barrick à suspendre ses opérations et à fermer ses bureaux à Bamako.
  • Juin 2025 : Le tribunal de commerce de Bamako place la mine sous administration provisoire pour six mois et nomme un administrateur désigné par l’État, privant Barrick du contrôle opérationnel du site.
  • Juillet 2025 : L’État malien lance la vente des stocks d’or saisis pour relancer l’exploitation, malgré l’opposition de Barrick, qui a engagé une procédure d’arbitrage international et continue de réclamer le respect des conventions minières signées.

Le conflit a des conséquences économiques majeures : la suspension de la mine affecte environ 8 000 employés maliens et prive l’État d’une source essentielle de revenus, l’or représentant un quart du budget national et la mine de Loulo-Gounkoto plus d’un tiers des exportations formelles d’or du Mali.

Barrick, qui a retiré la mine de ses prévisions de production pour 2025, semble pessimiste quant à une issue rapide, tandis que la junte malienne affirme sa volonté de reprendre le contrôle des ressources stratégiques et de maximiser les retombées nationales.

Les autorités maliennes ont lancé la vente d’une partie des stocks d’or saisis en janvier 2025 auprès de la compagnie minière canadienne Barrick Mining. Cette initiative vise à relancer les activités sur le site de Loulo-Gounkoto, l’un des plus grands gisements aurifères du pays, placé sous administration provisoire depuis la mi-juin.

La saisie initiale, qui portait sur plus de trois tonnes d’or, avait conduit Barrick à suspendre ses opérations et à fermer ses bureaux à Bamako en avril. Le tribunal de commerce de Bamako a nommé l’ancien ministre de la Santé, Zoumana Makadji, comme administrateur provisoire du site pour une durée de six mois. La vente de l’or saisi doit permettre de financer la reprise des opérations minières, à l’arrêt depuis janvier.

Ce bras de fer entre l’État malien et Barrick Mining s’inscrit dans un contexte de reprise en main des ressources stratégiques par la junte au pouvoir, qui cherche à augmenter la part de l’État dans les revenus miniers et à restaurer la souveraineté nationale sur les ressources naturelles du Mali.

Les négociations se poursuivent, mais la situation reste bloquée, avec des risques importants pour l’avenir du secteur minier malien. En contrepartie de la reprise des activités et de la libération de ses employés, Barrick Gold s’est engagé à verser plusieurs centaines de millions de dollars au gouvernement malien, mais les négociations sur le montant exact et les modalités se poursuivent.

La rédaction sports afrique54.com