
Mali : Les djihadistes du JNIM replongent le pays dans le noir
Au Mali, en 2025, le groupe djihadiste Jama’a Nusrat ul-Islam wa al-Muslimin (JNIM), affilié à Al-Qaïda, a intensifié ses attaques, plongeant le pays dans une grave crise sécuritaire.
Le JNIM a mené des assauts meurtriers dans plusieurs régions, notamment à Boulikessi et Dioura, où des casernes militaires ont été prises d’assaut, causant la mort de dizaines de soldats et la capture d’otages. Ces attaques ont aussi visé les axes routiers principaux, notamment ceux approvisionnant Bamako, avec des embuscades contre des camions-citernes de carburant, ce qui a provoqué un blocus économique affectant considérablement la capitale et les régions environnantes.
Cette stratégie vise à isoler Bamako et à paralyser l’administration de la junte militaire, plus qu’à prendre le contrôle direct du pays. Le JNIM impose également ses règles dans les zones rurales sous son contrôle, avec des taxes et l’application de la charia, renforçant son influence par un système quasi-étatique. Malgré la mobilisation des forces armées maliennes et des mercenaires étrangers liés à Wagner (Africa Corps), la situation reste instable, avec une insécurité persistante, un moral affaibli et une population éprouvée mais résiliente.
Les attaques du JNIM montrent la difficulté des autorités maliennes à sécuriser un territoire vaste et fragmenté, marqué par une guerre asymétrique où les djihadistes utilisent des tactiques d’usure et de guerre économique pour miner l’État malien. Depuis le début du mois de septembre, la fourniture d’électricité au Mali s’est brutalement dégradée. Les longues heures d’obscurité, qui rappellent les pires moments de 2023 et 2024, sont de retour.
À Bamako, les habitants ne bénéficient plus que de quelques heures d’électricité par jour, contre une moyenne d’environ 12 heures auparavant. Dans certains quartiers, les coupures peuvent durer jusqu’à 12 heures d’affilée. La situation dans les régions est encore plus critique : Douentza ne dispose plus que de 4 heures d’électricité quotidiennes, Mopti est plongée dans le noir total depuis plusieurs semaines, et Ansongo fait face à une coupure quasi complète due à une pénurie de gasoil.
Cette crise est essentiellement liée à la dépendance du système électrique malien à des centrales thermiques fonctionnant au gasoil, dont l’approvisionnement est rendu extrêmement difficile par le blocus quasi-permanent des convois de carburant. L’impact économique et social est sévère : nombreuses entreprises artisanales comme la soudure ou la couture tournent au ralenti faute d’électricité, les commerçants peinent à conserver leurs produits frais, et la vie quotidienne des Maliens est fortement perturbée.
La rédaction afrique54.com




