
Maroc : La GenZ marocaine et la monarchie
La Génération Z marocaine exprime actuellement un fort mécontentement envers le roi Mohammed VI et le pouvoir royal, principalement sur les thèmes des inégalités sociales, du chômage et d’un sentiment d’éloignement de la monarchie par rapport aux préoccupations de la jeunesse.
Depuis fin septembre 2025, des milliers de jeunes, organisés notamment via le collectif GenZ212 (référence à l’indicatif téléphonique du Maroc), se mobilisent dans les grandes villes pour dénoncer la vie chère, la corruption et l’absence de perspectives. Les manifestations sont majoritairement pacifiques et coordonnées à travers les réseaux sociaux, reflétant une jeunesse très connectée et consciente des enjeux internationaux.
Malgré la répression policière, le mouvement ne faiblit pas, et ses revendications restent centrées sur la dignité, l’équité et l’amélioration des services publics comme la santé et l’éducation. Mohammed VI est critiqué pour son mode de vie perçu comme fastueux et déconnecté, avec de fréquentes apparitions entouré de célébrités, son goût du luxe, ainsi que son éloignement du quotidien du peuple marocain.
Les jeunes dénoncent aussi le choix politique d’investissements jugés non prioritaires, comme ceux liés à l’organisation d’événements sportifs internationaux au détriment d’un développement social équilibré. Malgré ces critiques, la Génération Z ne revendique pas explicitement la fin de la monarchie, institution encore sacrée pour une grande partie de la population.
Néanmoins, elle aspire à un changement d’attitude, une plus grande proximité sociale et un pouvoir qui prenne davantage en compte les réalités contemporaines. Cette jeunesse regarde aussi vers le prince héritier Moulay Hassan, qui incarne une possible alternative jugée plus sobre et en phase avec les codes actuels, contrairement à l’image de luxe projetée par son père.
La santé du roi, les luttes internes au sein du palais, et les appels à un changement générationnel alimentent les discussions et nourrissent l’idée d’une possible transition, alors que le pays traverse une incertitude sociale et politique importante. Les partis politiques d’opposition appuient les revendications sur des sujets comme les inégalités et la répression, tout en évitant une confrontation directe avec la monarchie.
La rédaction afrique54