Quatrième anniversaire du coup d’État militaire en Guinée

Quatrième anniversaire du coup d’État militaire en Guinée

Le quatrième anniversaire du coup d’État militaire en Guinée est commémoré ce 5 septembre 2025, marquant quatre ans depuis la prise du pouvoir par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) dirigé par le colonel Mamadi Doumbouya.

Le coup d’État s’est produit le 5 septembre 2021, lorsque des forces spéciales ont renversé le président Alpha Condé, suspendu la constitution et dissous le gouvernement, installant le CNRD au pouvoir. Les raisons évoquées par les putschistes étaient la corruption, le blocage institutionnel, la politisation extrême de l’administration, et le non-respect des principes démocratiques.

Les familles des victimes du 5 septembre 2021 en Guinée vivent la période des célébrations du coup d’État avec une douleur renouvelée et beaucoup d’amertume, se sentant marginalisées par les autorités de transition lors des commémorations officielles, et déplorent aussi l’absence de gestes de reconnaissance ou de réparation de la part du CNRD pendant les événements officiels.

Ce 5 septembre 2025, le CNRD célèbre publiquement son accession au pouvoir, tandis que l’ancien président Alpha Condé a diffusé un message d’hommage aux militaires tombés lors de l’assaut et aux victimes des violences du jour du coup d’État, parlant d’une “blessure qui ne cicatrisera pas tant que vérité et justice ne seront pas rendues”.

De nombreux parents de victimes expriment souffrance et peur, craignant de s’exprimer publiquement par crainte de représailles de la part du pouvoir en place. Plusieurs familles ont renoncé à déposer plainte ou à demander justice, faute de confiance dans les institutions et par peur pour leur sécurité.

Quatre ans après, la Guinée reste sous régime militaire, avec une transition prolongée malgré l’engagement initial de retour à un pouvoir civil avant le 31 décembre 2024, échéance non respectée. Un référendum constitutionnel est prévu le 21 septembre 2025 pour tenter de rétablir un ordre constitutionnel, mais la campagne qui précède le scrutin se déroule dans un contexte marqué par la répression politique et l’absence d’opposition réelle. Plusieurs personnalités de l’opposition et de la société civile sont disparues ou détenues depuis la prise du pouvoir par le CNRD.

La rédaction afrique54.com