
Tchad : Déjà une modification de la Constitution du 29 décembre 2023
La Constitution du Tchad du 29 décembre 2023 a récemment fait l’objet d’une révision importante, adoptée à une écrasante majorité par l’Assemblée nationale en septembre 2025. Cette réforme touche notamment la durée et la limitation du mandat présidentiel, ainsi que d’autres aspects institutionnels majeurs.
Le mandat présidentiel passe de 5 à 7 ans, et devient renouvelable sans limite explicite, alors que la version précédente fixait un maximum de deux mandats. Prolongation du mandat parlementaire : les députés, sénateurs et élus locaux verront désormais leur mandat porté à 6 ans au lieu de 5.
Mais aussi la création d’un poste de vice-premier ministre, chargé d’épauler le Premier ministre, dans une configuration institutionnelle renforçant le pouvoir exécutif. Les membres du gouvernement deviennent justiciables devant les juridictions de droit commun pour des crimes et délits économiques et financiers commis dans l’exercice de leurs fonctions, mettant fin à leur immunité sur ces questions.
Transformation du Médiateur de la République en une nouvelle institution, la Médiature de la République. Financement public des campagnes électorales pour les partis politiques, et introduction d’une « pause estivale » officielle pour l’Exécutif, accordant des vacances collectives aux membres du gouvernement, une première dans la loi fondamentale tchadienne.
Le texte n’entre pas encore immédiatement en vigueur : il a franchi l’étape de l’Assemblée nationale (171 voix pour, 1 contre), mais doit encore être transmis au Sénat, puis être adopté lors d’un congrès nécessitant la majorité des trois cinquièmes, prévue pour le 13 octobre 2025.
Ces modifications interviennent dans un contexte de consolidation du pouvoir par le président Mahamat Idriss Déby, élu en mai 2024 après avoir dirigé une longue transition post-dynastique, ce qui soulève critiques et craintes quant à une possible présidence à vie.
La rédaction afrique54.com