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Togo : Fiasco diplomatique à l’UEMOA

La 2ᵉ session ordinaire annuelle du Conseil des ministres de l’UEMOA, tenue le 11 juillet 2025 à Lomé, a tourné au fiasco diplomatique après le retrait des représentants des trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES : Burkina Faso, Mali, Niger) avant la fin de la réunion.

Le différend principal portait sur la présidence tournante du Conseil des ministres de l’UEMOA, qui devait revenir au Burkina Faso selon le principe de rotation établi par les statuts de l’Union.

 Le Burkina Faso, soutenu par le Mali et le Niger, a revendiqué ce droit, mais s’est heurté à un refus ou à un blocage des autres États membres, ce qui a été perçu comme une remise en cause de leur légitimité au sein de l’organisation.

Un autre point de tension concerne la relation avec la France, toujours garante du franc CFA : le Burkina Faso refuse désormais d’interagir avec Paris dans les instances de gestion de la monnaie commune, ce qui complique davantage les discussions.

Face à l’impasse, la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UEMOA devra trancher la question de la présidence. En attendant, l’actuel président statutaire, l’Ivoirien Adama Coulibaly, reste en poste.

Cet incident met en lumière les tensions croissantes entre les États de l’AES et le reste de l’UEMOA, et interroge la capacité de l’Union à garantir une gouvernance inclusive et respectueuse de ses propres règles.

Cette rupture de confiance pourrait accélérer la création de blocs régionaux concurrents ou la consolidation de l’AES comme pôle alternatif au sein de l’espace ouest-africain.

Face à l’isolement institutionnel, les États contestataires pourraient chercher à nouer de nouvelles alliances bilatérales ou “minilatérales” (groupes restreints autour d’intérêts communs), voire à s’ouvrir à des puissances extérieures (Russie, Turquie, Chine), comme le suggère la tendance à la recomposition des alliances au XXIe siècle.

La crise pourrait favoriser l’émergence de partenariats moins institutionnalisés, plus souples et adaptés à des enjeux spécifiques (sécurité, économie, monnaie), au détriment des grandes organisations régionales traditionnelles.

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