Lors de sa participation à la troisième session extraordinaire de la commission parlementaire de la CEDEAO, le 29 septembre 2024, le député sénégalais Guy Marius Sagna a été victime d’une agression violente à Lomé, au Togo.
L’agression s’est produite pendant une réunion organisée par des citoyens togolais, notamment la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP). M. Sagna a déclaré avoir été attaqué brutalement par des « nervis » au début de la réunion, alors qu’il invitait l’assistance à chanter l’hymne national togolais1.
Cette agression d’un député sénégalais en mission officielle au Togo a suscité une vive réaction diplomatique et soulève des questions sur la sécurité des représentants étrangers lors d’événements politiques dans la région. Le ministère sénégalais de l’Intégration et des Affaires étrangères a publié un communiqué condamnant fermement cet acte « inqualifiable ».
Les autorités sénégalaises ont pris contact avec le député pour s’assurer de son état de santé, et Aminata Touré, haut-représentante du président sénégalais, a exprimé son indignation sur les réseaux sociaux et demandé que les auteurs soient traduits en justice1.
La députée togolaise Brigitte Adjamagbo-Johnson a été sollicitée pour veiller à la protection de M. Sagna.
Dakar a demandé l’ouverture d’une enquête pour clarifier les circonstances de l’incident, et le gouvernement togolais s’est engagé à prendre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité du député.
Cet incident risque d’exacerber les tensions entre le Sénégal et le Togo2. Il met en lumière les frictions entre les nouvelles forces politiques émergentes en Afrique de l’Ouest, comme le parti Pastef de Guy Marius Sagna, et les régimes en place depuis longtemps, comme celui du Togo dirigé par la famille Gnassingbé depuis 1967.
Cette agression violente à Lomé du député sénégalais Guy Marius Sagna, soulève également des questions sur la capacité des institutions régionales comme la CEDEAO à protéger leurs représentants et à promouvoir efficacement les valeurs démocratiques. La gestion diplomatique de cette crise par le Sénégal et le Togo sera scrutée de près, non seulement par leurs citoyens, mais aussi par la communauté internationale, attentive aux développements politiques dans cette région stratégique du continent africain.
La plupart des pays membres de la CEDEAO semblent avoir adopté une position prudente, évitant de commenter directement l’incident pour ne pas exacerber les tensions diplomatiques. L’incident a ravivé les discussions sur l’unité et la solidarité au sein de la CEDEAO. L’agression a attiré l’attention sur la situation politique au Togo, pays déjà sous surveillance pour des questions de gouvernance démocratique.
La rédaction afrique54