Le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a reçu ce vendredi 30 juin à Kinshasa, le premier modèle de la nouvelle carte d’identité nationale

République démocratique du Congo (RDC)

D’après les révélations de africaintelligence.fr, un contrat substantiel de 700 millions de dollars pour des cartes d’identité en République démocratique du Congo (RDC) est à l’origine d’importants bouleversements au sein du gouvernement.

Le marché passé avec le groupement Afritech-Idemia pour la délivrance des pièces d’identité est vivement contesté par l’établissement public chargé du suivi et de l’encadrement des partenariats public-privé. Ce dernier appelle à résilier le marché.

Qui est le groupement Afritech-Idemia?

Afritech-Idemia Group est une entreprise technologique basée en République démocratique du Congo (RDC) qui se concentre sur l’identité numérique et les solutions de sécurité. Le groupe est spécialisé dans la fourniture de systèmes biométriques avancés et de technologies d’identification innovantes pour renforcer la sécurité et rationaliser les processus dans divers secteurs, y compris les gouvernements et les entreprises. Ses services visent à améliorer la gestion de l’identité et à faciliter une authentification fiable pour les individus et les organisations en RDC et au-delà.

Un contrat controversé

Le contrat en question a été attribué à une entreprise étrangère sans passer par un appel d’offres, ce qui a soulevé des soupçons de corruption et de favoritisme. De plus, le montant exorbitant de 700 millions de dollars du contrat a suscité des interrogations sur la transparence des transactions financières dans le pays.

Lorsqu’un consortium comprenant le leader français de la biométrie Idemia et le partenaire local Afritech s’est imposé comme fournisseur privilégié, le coût proposé avait grimpé à 1,2 milliard de dollars, soit plus de trois fois l’estimation initiale de l’ONIP. Un coût qui en ferait l’un des contrats d’identité numérique les plus onéreux de l’histoire de l’Afrique. 

L’importance de la transparence

Dans ce contexte, il est crucial que les autorités congolaises garantissent la transparence dans la gestion des contrats liés à l’identification des citoyens. La population doit pouvoir avoir confiance dans le processus d’émission des cartes d’identité et être assurée que ses données personnelles sont protégées.

Dans ce dossier, l’IGF(l’inspection générale des finances à Kinshasa) met en cause la société Afritech et la soupçonne de surfacturation. Sur RFI, la semaine dernière, son patron, le malien Samba Bathily, a assuré que son entreprise a créé un consortium pour gérer ce projet avec Idemia, le leader mondial des technologies de reconnaissance biométrique.

. Idemia qui a souhaité « clarifier » son rôle dans ce projet au Congo. Si elle ne nie pas travailler avec la société Afritech, elle minimise son degré d’implication. Selon Olivier Charlanes, vice-président Moyen-Orient et Afrique d’Idemia, sa société a un contrat avec Afritech, en tant que fournisseur de services technologiques dans le cadre du projet de mise en place d’un registre civil et d’impression des cartes d’identité en RDC. Idemia se présente donc comme un prestataire et assure n’être jamais intervenue dans les négociations avec les autorités congolaises.

Des enjeux politiques majeurs

Cette affaire met en lumière les enjeux politiques majeurs liés à l’identification des citoyens en RDC. Les cartes d’identité sont un outil essentiel pour garantir l’accès aux services publics et aux droits civiques, mais elles peuvent aussi être utilisées à des fins de contrôle et de répression par le gouvernement.

Un appel à l’action

Face à cette situation, il est essentiel que la société civile et les médias restent vigilants et demandent des comptes aux autorités. Il est également important que les partenaires internationaux de la RDC soutiennent les initiatives visant à renforcer la transparence et la bonne gouvernance dans le secteur de l’identification.

Le contrat de 700 millions de dollars pour la production de cartes d’identité en RDC soulève des questions importantes sur la transparence et l’intégrité des processus. Au cours du conseil des ministres du 12 juillet 2024,  le Président Tshisekedi a tapé du point sur la table.

Depuis le lancement du projet de la délivrance des cartes d’identité, il n’y a plus de développement attendu au regard du chronogramme qui lui a été présenté. Il a donc instruit le Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur “de lui faire un point, sans complaisance, sur ce dossier et de prendre toutes les dispositions y rattachées”.

La rédaction afrique54