Afrique : Besoins énergétiques croissants
Les pays africains s’orientent de plus en plus vers l’énergie nucléaire, avec une population qui devrait atteindre 2 milliards d’habitants d’ici 2050.
La demande en électricité augmente rapidement en Afrique, tirée par une forte croissance démographique, et le développement économique et industriel des pays du continent. 57% de la population d’Afrique subsaharienne n’y a pas encore accès. Donc lLes gouvernements africains voient dans le nucléaire une source d’énergie fiable et stable pour soutenir l’industrialisation.
Une option plus propre que les énergies fossiles comme le charbon, mais aussi un symbole de modernité et de progrès technologique. C’est donc la ruée vers l’énergie nucléaire pour bon nombre de pays africains. Cet effet de mode, a pourtant un coût exorbitant et se chiffre à des milliards de dollars, pour une infrastructure qui représentant à peine 10 % de la production totale de l’électricité dans le pays.
Des ressources sont disponibles, et l’Afrique possède 20% des réserves mondiales d’uranium, ce qui pourrait faciliter l’approvisionnement en combustible. Cependant, le développement du nucléaire en Afrique fait face à d’importants défis techniques, financiers et humains. Seule l’Afrique du Sud possède actuellement une centrale nucléaire opérationnelle sur le continent.
Des pays comme la Russie et la Chine proposent des offres « clé en main » attractives, incluant financement, construction et formation, mais L’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) accompagne les pays candidats dans leurs projets.
Quels pays africains ont déjà fait des progrès significatifs?
Plusieurs pays africains ont réalisé des progrès significatifs dans le développement de l’énergie nucléaire.
- Afrique du Sud : C’est actuellement le seul pays africain à posséder une centrale nucléaire opérationnelle, avec deux réacteurs.
- Égypte : La construction d’une centrale nucléaire a déjà débuté, en partenariat avec la Russie (Rosatom).
Pays en phase de planification avancée
- Ghana : Le pays exploite un réacteur de recherche et suit « l’approche par étapes » de l’AIEA pour adopter l’énergie nucléaire. Il ambitionne de devenir un leader dans le déploiement des petits réacteurs modulaires (SMR).
- Kenya : Le pays travaille avec l’AIEA et des fournisseurs comme la Russie et la Chine pour développer son programme nucléaire.
- Nigeria : Il exploite déjà des réacteurs de recherche et a manifesté un fort intérêt pour la construction de centrales commerciales.
Autres pays engagés
D’autres pays africains ont également fait des progrès notables :
- Algérie, Maroc et Tunisie : Ces pays nord-africains ont déclaré leur intention de développer l’énergie nucléaire et travaillent avec l’AIEA.
- Soudan, Niger, Ouganda et Zambie : Ces pays collaborent activement avec l’AIEA pour évaluer leur compatibilité avec un programme nucléaire et développer l’infrastructure nécessaire.
Quels sont les avantages des petits réacteurs modulaires (SMR) pour les pays africains?
Les petits réacteurs modulaires (SMR) présentent plusieurs avantages importants pour les pays africains souhaitant développer l’énergie nucléaire.
Coûts réduits
Les SMR ont des coûts d’investissement initial plus faibles que les grandes centrales conventionnelles, les rendant plus accessibles financièrement. Leurs composants principaux peuvent être préfabriqués en usine et expédiés sur site, réduisant les coûts de construction.
Construction plus rapide
Alors qu’une centrale conventionnelle prend 10 à 15 ans à construire, un SMR pourrait être déployé en seulement 5 ans. Cette rapidité de déploiement permet de répondre plus vite aux besoins énergétiques croissants. Les SMR permettent une croissance progressive de la capacité nucléaire, les pays pouvant ajouter des modules au fur et à mesure. Leur taille compacte facilite leur intégration dans des réseaux électriques plus petits ou des zones reculées.
Au niveau de la sécurité, les SMR intègrent des caractéristiques de sécurité intrinsèque et passive améliorées par rapport aux centrales conventionnelles. Au-delà de la production d’électricité, les SMR peuvent fournir de la chaleur industrielle, alimenter des usines de dessalement, ou produire de l’hydrogène.
Grâce à ces avantages, les SMR rendent l’énergie nucléaire accessible à un plus grand nombre de pays africains ayant des budgets et des réseaux électriques plus modestes.
L’ONG Greenpeace, dans une de ses sorties, a par exemple déconseillé aux gouvernements africains d’investir dans ce type d’énergie, évoquant sa dangerosité. « Il existe des alternatives énergétiques moins coûteuses, plus sûres et plus durables pour l’Afrique. Il n’y a pas de place pour l’investissement nucléaire risqué », déclare l’ONG sur son site Internet.
Risques et dangerosité d’un tel projet
Le développement de l’énergie nucléaire en Afrique comporte plusieurs risques et dangers potentiels. Le manque d’expérience et d’expertise dans certains pays pourrait compromettre la sûreté des installations. Les risques d’accidents nucléaires sont accrus sans une culture de sécurité bien établie et des autorités de régulation indépendantes et compétentes.
Il faut noté que, certains pays africains connaissent une instabilité politique qui pourrait affecter la gestion à long terme des centrales nucléaires. Sans oublié que le risque de détournement de matières fissiles à des fins militaires est une préoccupation dans les régions instables.
Sur le plan économique, le coût élevé des projets nucléaires même si les petits réacteurs modulaires (SMR) ont des coûts d’investissement initial plus faibles que les grandes centrales conventionnelles, les défis techniques et financiers pourraient alourdir la dette de pays aux ressources limitées.
Parmi les risques, il y a le manque d’infrastructures adéquates (réseaux électriques, systèmes de refroidissement) qui pourrait compliquer la mise en œuvre. La gestion sûre à long terme des déchets radioactifs représente un défi technique et financier majeur. Un autre risque pour les pays africains qui pourraient être tentés, la dépendance vis-à-vis de fournisseurs étrangers pour la technologie et le combustible pourrait créer des vulnérabilités.
Impacts environnementaux
Les risques de contamination radioactive en cas d’accident menacent les écosystèmes fragiles. La sécurité et la sûreté sont des piliers de la méthode progressive mise en place par l’AIEA afin d’aider les pays à évaluer leur volonté de se lancer dans un programme nucléaire. Elle prend notamment en compte le cadre juridique, la sûreté nucléaire, la sécurité, la radioprotection, la protection de l’environnement et la gestion des déchets radioactifs.
Ces risques soulignent l’importance cruciale de développer des cadres réglementaires solides, une expertise locale et une culture de sûreté avant de se lancer dans des programmes nucléaires ambitieux en Afrique.
La rédaction afrique54