
Bénin : L’affaire de détournement à l’ORTB (Office de Radiodiffusion et Télévision)
Aussi appelée affaire SRTB, concerne des malversations financières majeures survenues entre 2017 et 2020 au sein de la direction régionale de Parakou.
Neuf anciens responsables, dont l’ex directrice régionale et le directeur financier, sont poursuivis devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) pour détournement de deniers publics, abus de fonctions, association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux
Le scandale porte sur une somme estimée à environ 260 millions de francs CFA détournés sur trois ans. Selon l’ex-chef division finance et comptabilité, le directeur financier aurait instauré une pratique de « remise » sur le fonds de fonctionnement mensuel : sur 5 millions de FCFA alloués, 1,5 million aurait été systématiquement prélevé chaque mois. Le paiement du budget de fonctionnement était conditionné à ce versement.
L’ex-directrice régionale est accusée d’avoir ordonné plusieurs sorties de fonds, mais elle a plaidé non coupable, affirmant n’avoir jamais eu connaissance de ces pratiques ni des rétrocommissions. Elle se dit victime d’une combine entre collaborateurs et affirme n’avoir signé les documents qu’après validation par ses subordonnés.
Sur les neuf accusés, sept n’ont pas reconnu les faits. Les débats ont révélé des dysfonctionnements majeurs dans la gestion des finances internes, des signatures multiples sur près de 90 chèques, et des justifications floues sur des dépenses importantes, notamment pour des prestations entre Parakou et Cotonou.
Parakou est une grande ville située au centre nord du Bénin, dans le département du Borgou. Elle est la troisième ville du pays après Cotonou et Porto-Novo, et joue un rôle économique, commercial et culturel majeur. Parakou se trouve à environ 400 km au nord de Cotonou, sur la Route nationale inter-États 2 (RNIE 2) qui relie le sud au nord du Bénin et dessert aussi le Niger, le Burkina Faso, le Togo et le Nigeria.
Le procès, entamé en janvier 2024, a été suspendu à plusieurs reprises et la suite est attendue à une date ultérieure. Les accusés encourent de lourdes peines si leur culpabilité est retenue..
Cette affaire met en lumière les problèmes de gouvernance et de contrôle interne au sein des structures publiques béninoises, ainsi que la volonté des autorités de renforcer la lutte contre la corruption à travers la CRIET. Elle suscite un vif intérêt médiatique et public au Bénin, tant par l’ampleur des sommes en jeu que par l’implication de hauts cadres de l’audiovisuel public.
La rédaction afrique54.com