De la « Révolution des œillets » au Portugal à l’indépendance de la Guinée-Bissau
La Révolution des Œillets, survenue au Portugal le 25 avril 1974, est un événement historique majeur qui a mis fin à la dictature de l’Estado Novo et ouvert la voie à la démocratie dans le pays.
Avant la révolution, le Portugal était sous le contrôle d’un régime autoritaire connu sous le nom d’Estado Novo, instauré en 1933. Ce régime, dirigé d’abord par António de Oliveira Salazar puis par Marcelo Caetano à partir de 1968, était caractérisé par une répression politique, une censure stricte, Une pauvreté croissante et des guerres coloniales coûteuses en Afrique.
Le 25 avril 1974, un groupe d’officiers de l’armée portugaise, connu sous le nom de Mouvement des Forces Armées (MFA), a lancé un coup d’État, qui se solde par la prise de contrôle de Lisbonne par les forces armées, le renversement du gouvernement sans effusion de sang et la capture des principaux dirigeants du régime.
le général Spinola, devenu chef d’une junte de salut national, proclame la restauration des libertés publiques. Les prisonniers politiques sont libérés et les exilés rentrent au pays, notamment Mario Soarès, opposant socialiste au régime salazariste. et Il exprime aussitôt son soutien à la junte militaire qui doit favoriser un retour rapide à la démocratie.
Mario Soarès, nommé ministre des Affaires étrangères, entame le processus de décolonisation des possessions portugaises en Afrique (Angola, Mozambique, Guinée-Bissau, Sao-Tomé et Principe), achevé à la fin de l’année 1975.
Le 10 septembre 1974 est une date mémorable pour la Guinée-Bissau, car elle marque la reconnaissance officielle de son indépendance par le Portugal, l’ancienne puissance coloniale. Cette reconnaissance intervient plus d’un an après la proclamation unilatérale d’indépendance par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) le 24 septembre 1973.
La lutte pour l’indépendance de la Guinée-Bissau a été longue et difficile, en effet en 1956, Amílcar Cabral et Rafael Barbosa fondent clandestinement le PAIGC. Une guerre de libération débute en 1961, menée par le PAIGC contre le pouvoir colonial portugais. Le PAIGC parvient à contrôler une grande partie du territoire, établissant des « zones libérées » où il instaure un pouvoir civil.
Par la suite, commencent des négociations intenses entre représentants portugais et bissau-guinéens, notamment à Alger en août 1974. Ces négociations conjuguées à une pression internationale croissante, conduisent à l’aboutissement de la lutte pour l’indépendance menée par le PAIGC et son leader charismatique Amílcar Cabral.
Cinquante ans après cette reconnaissance, la Guinée-Bissau célèbre cet anniversaire tout en faisant face à de nombreux défis politiques, économiques et sociaux. Le pays continue de travailler pour réaliser les aspirations de ses héros de l’indépendance, en quête de stabilité et de développement durable.
La rédaction afrique54