Les rebelles des FDLR

Est de la RDC : Accord de cessez-le-feu entre Kinshasa et Kigali

Un accord de cessez-le-feu a été signé le 30 juillet 2024 à Luanda, la capitale angolaise, entre Kinshasa et Kigali. C’est la deuxième fois qu’un tel accord est signé sous la médiation de l’Angola.

L’Angola, sous la direction du président João Lourenço, joue un rôle de médiateur important dans les tensions entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Cet accord prévoyait un cessez-le-feu effectif à partir du 4 août 2024, précédé d’une trêve humanitaire de 15 jours à l’initiative des États-Unis.

L’objectif principal de cet deuxième accord, est de mettre fin au conflit impliquant l’armée congolaise et la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda selon de nombreuses sources, dans l’est de la RDC. Malgré ces efforts diplomatiques, les tensions persistent.

Kinshasa exige le retrait du Rwanda de l’est du Congo et le désengagement du M23, tandis que Kigali estime avoir le droit d’intervenir pour sa propre sécurité, et estime avoir le droit d’intervenir à l’Est de la RDC, au motif que la RDC ne lutte pas assez contre les FDLR. Le Rwanda accuse régulièrement l’armée congolaise (FARDC) de collaborer avec ces anciens génocidaires.

Il semble que la menace réelle des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) envers le Rwanda soit limitée, bien que le gouvernement rwandais continue de les considérer comme une menace existentielle. En 2012, le groupe des FDLR était estimé entre 1 500 et 2 000 combattants. En 2020, ce nombre avait diminué à 500-1 000 .

Aujourd’hui, les FDLR ne sont capables que de lancer de « rares raids » au Rwanda. La dernière attaque d’envergure remonte à 2001. Les FDLR représentent actuellement une menace plus sérieuse pour les civils en RDC que pour le Rwanda. Les FDLR sont composés en partie d’anciens génocidaires hutus qui ont fui le Rwanda après le génocide de 1994, ce qui explique la sensibilité du Rwanda à leur égard .

Les États-Unis sont également impliqués dans les efforts de désescalade. La directrice du renseignement national américain, Avril Haines, s’est rendue au Rwanda et en RDC en novembre 2023 pour encourager la réduction des tensions. Cependant, malgré ces initiatives diplomatiques, la situation reste tendue. Des rapports de l’ONU continuent de dénoncer la présence de soldats rwandais aux côtés du M23 en RDC, ce que Kigali nie systématiquement

De l’avis de certains analystes, la réaction du Rwanda face aux FDLR est « disproportionnée et contre-productive ». La résolution du conflit reste complexe en raison des positions divergentes des parties et de la persistance des tensions sur le terrain.