Guadeloupe : La crise de l’eau s’intensifie
La crise de l’eau en Guadeloupe s’est considérablement aggravée ces dernières années, révélant des problèmes structurels profonds dans le système de distribution d’eau de l’île.
Le réseau de distribution date des années 1960 et souffre de décennies de sous-investissement et de manque d’entretien, et environ 60% de l’eau mise en distribution est perdue à cause des fuites dans le réseau. Des problèmes de gestion, notamment dans le comptage, la facturation et le recouvrement des impayés, ont fragilisé financièrement le système.
Des coupures partielles régulières, appelées « tours d’eau », touchent 60% à 70% de la population, et ces coupures affectent la vie quotidienne, entraînant des fermetures d’écoles et d’entreprises. Certaines zones, notamment en bout de réseau à Grande-Terre, sont plus durement touchées que d’autres.
Un syndicat mixte unique de gestion de l’eau a été créé en 2021 pour centraliser et améliorer la gestion, et un plan de 320 millions d’euros sur trois ans a été lancé pour rénover le réseau. En Guadeloupe, les habitants paient 6,74 euros (hors taxes) par m3. Soit 55 % plus cher qu’en métropole selon la base de données des services publics d’eau et d’assainissement (SISPEA). Ce coût exorbitant pour un service défaillant nourrit la colère de la population contre le SMGEAG. De plus en plus d’abonnés refusent de régler leurs factures, souvent truffées d’erreurs, voire inexistantes. « Je ne reçois jamais de facture, le syndicat d’eau se contente de m’envoyer un simple SMS pour me dire combien je dois payer », raconte Agnès.
La crise de l’eau en Guadeloupe reste un défi majeur, mettant en lumière des années de négligence et de mauvaise gestion. Malgré les efforts récents, la situation demeure critique et continue d’affecter sérieusement la vie quotidienne des Guadeloupéens. Une partie des habitants de Guadeloupe ont été privés d’accès à l’eau du robinet début septembre. Comme un symbole d’une crise qui s’aggrave et de l’incapacité des autorités à agir.