Le préfet de Kankan, Kandia Mara, a été suspendu de ses fonctions le 7 octobre 2024 pour faute lourde. Cette décision a été prise par le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation, Ibrahima Kalil Condé, suite à des circonstances malencontreuses liées au décès du Dr Mohamed Dioubaté, accusé d’avoir brûlé l’effigie du président de la transition2.
La suspension de Kandia Mara intervient dans un contexte de controverse liée à la mort du Dr Mohamed Dioubaté, un pédiatre5. Les propos tenus par le préfet concernant ce décès ont suscité une vague d’indignation au sein de la population.
En conséquences de la suspension, le Secrétaire général chargé des collectivités locales assurera la continuité du service à la tête de la préfecture pendant la période de suspension. Cette décision est perçue par certains comme mettant fin aux abus de pouvoir à Kankan et ouvrant la voie à un meilleur respect des droits des citoyens1.
Cette décision est perçue par certains comme mettant fin aux abus de pouvoir à Kankan et ouvrant la voie à un meilleur respect des droits des citoyens1. La suspension de Kandia Mara a suscité diverses réactions dont Gabriel Haba qui voit cette décision comme une étape vers un avenir où la justice prévaut, Faya Millimouno du parti BL estime que la suspension ne suffit pas et appelle à des poursuites judiciaires contre l’ancien préfet5.
Abdoul Sacko considère que le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) s’est montré à la hauteur de ses responsabilités7. Certains observateurs qualifient cette suspension comme « l’arrêt d’une tension et des intimidations d’un pouvoir local ».
Quelles sont les accusations spécifiques contre Kandia Mara?
Les accusations spécifiques contre Kandia Mara, l’ancien préfet de Kankan, sont liées à ses déclarations controversées concernant la mort du Dr Mohamed Dioubaté.
Lors de l’inauguration d’une statue du président de la transition, Mamady Doumbouya, à Kankan, Kandia Mara a tenu des propos jugés menaçants1. Il a notamment déclaré : « Le grand monument qui est là, je mets en garde quiconque, en tant que représentant du pouvoir central, parce que des individus qui essayeront de nuire, brûler ou mettre de la peinture sur, celui qu’on va appréhender de la manière que l’autre est parti, tu t’en iras de la même façon. »
Ces propos ont été interprétés comme une allusion directe à la mort suspecte du Dr Mohamed Dioubaté, un pédiatre qui avait été accusé d’avoir brûlé l’effigie de Doumbouya3. Le Dr Dioubaté avait été arrêté le 7 septembre et est décédé en prison 20 jours plus tard, dans des circonstances non élucidées3.
Il est important de noter que ce n’est pas la première fois que le désormais ex préfet Kandia Mara est impliqué dans une controverse liée à ses déclarations. En novembre 2022, il avait déjà été condamné à 6 mois de prison avec sursis pour des propos à caractère régionaliste, ethnique et ségrégationniste4.
Quelles sont les conséquences possibles pour Kandia Mara après sa suspension?
Suite à la suspension de Kandia Mara de son poste de préfet de Kankan, plusieurs conséquences potentielles peuvent être envisagées. Une enquête judiciaire pourrait être ouverte concernant ses déclarations controversées. Certains acteurs, comme Faya Millimouno du parti BL, appellent à des poursuites judiciaires au-delà de la simple suspension administrative.
Le parquet de Kankan pourrait être amené à prendre des mesures judiciaires pour renforcer l’indépendance du système judiciaire, comme le suggère Gabriel Haba. La suspension pourrait être prolongée ou transformée en révocation définitive, selon les résultats d’une éventuelle enquête. Mais Kandia Mara pourrait aussi être muté à un autre poste moins important au sein de l’administration.
Cette suspension risque d’avoir un impact négatif durable sur sa carrière dans la fonction publique, surtout compte tenu de ses antécédents. En effet, il avait déjà été condamné en novembre 2022 à 6 mois de prison avec sursis pour des propos à caractère régionaliste et ethnique5.
Si la volonté est du côté des autorités du pays, cette affaire pourrait entraîner un débat plus large sur le comportement des représentants de l’État et la nécessité de réformes dans l’administration territoriale.
La rédaction afrique54