Le vice-président kényan Rigathi Gachagua fait face à une procédure de destitution sans précédent, marquant l’apogée d’un conflit croissant avec le président William Ruto.
Une motion déposée le 1er octobre par un député de la coalition présidentielle (Kenya Kwanza) énumère onze motifs de destitution, notamment :
- Atteinte à l’unité nationale
- Insubordination envers le président
- Suspicions de crimes économiques, incluant :
- Détournements de fonds publics
- Conflits d’intérêts
- Abus de pouvoir
La motion allègue que Gachagua aurait accumulé « de manière inexplicable un portefeuille immobilier colossal estimé à 5,2 milliards de shillings (environ 36 millions d’euros) »1. Le vice-président nie catégoriquement ces accusations, les qualifiant, de « Pure propagande », « Complot » visant à l’évincer du pouvoir et « Scandaleuses » et sans fondement.
Lors d’une conférence de presse le 7 octobre, Gachagua a réfuté point par point les allégations, notamment concernant l’origine de sa fortune. L’Assemblée nationale a voté la motion de destitution le 8 octobre, la motion a été approuvée par un vote de 281-44 en faveur de la destitution, bien au-dessus des 117 voix requises par la Constitution. La motion est maintenant soumise à la chambre haute du Parlement, qui débattra de la question et procédera également à un vote.
Si la procédure à ce sujet, Gachagua deviendrait le premier vice-président kényan destitué sous la Constitution de 2010. Cette crise intervient dans un climat politique tendu. La détérioration des relations entre Gachagua et Ruto depuis les manifestations antigouvernementales de juin-juillet, ou le vice-président Gachagua a été accusé de ne pas avoir soutenu le président face aux contestations.
À cela s’ajoute le rapprochement de Ruto avec l’opposition, notamment le Mouvement démocratique orange (ODM) de Raila Odinga1.Cependant, des inquiétudes subsistent, il y a des craintes que cela n’exacerbe les tensions ethniques, Gachagua étant une figure importante de la communauté Kikuyu, et certains Kényans s’inquiètent des conséquences de cette destitution sur la stabilité du gouvernement et du pays.
Certains Kényans remettent en question la rapidité du processus et le manque de temps accordé à Gachagua pour se défendre pleinement. De nombreux Kényans attendent avec intérêt le vote du Sénat, qui déterminera le sort final de Gachagua. Il y a un débat sur qui pourrait remplacer Gachagua si sa destitution est confirmée.
Même si certains voient cela comme un test pour l’indépendance des institutions démocratiques du Kenya, il est important de noter que ces réactions sont variées et que l’opinion publique kényane est divisée sur cette question. La situation reste fluide et les réactions pourraient évoluer en fonction des développements futurs.
La rédaction afrique54