AES

L’AES : Un an après sa création

Un an, le 16 septembre 2023, que l’Alliance des États du Sahel (AES) a été créée. L’AES a été fondée par les régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger.

Son but initial était de former un pacte de défense mutuelle pour lutter contre le terrorisme et les menaces à la souveraineté des pays membres. Mais le 6 juillet 2024, l’AES s’est transformée en une confédération, visant une « intégration plus poussée » entre les États membres, et une rupture avec la CEDEAO.

En janvier 2024, les trois pays ont annoncé leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), et une mise en circulation prochaine d’un passeport biométrique commun de l’AES. Plusieurs annonces ont suivi notamment, le lancement d’une chaîne d’information de l’AES, la création en cours d’une Banque d’investissement et d’un Fonds de stabilisation.

Bilan

L’efficacité de l’alliance dans la lutte contre le terrorisme reste à prouver, l’attaque de Barsalogho au Burkina Faso a eu lieu le samedi 24 août 2024, causant de lourdes pertes humaines et semant la consternation dans le pays. Aucun appui sur le terrain des opérations de ses alliés Niger et Mali. Les citoyens de l’AES perdront le droit de libre circulation, de résidence et d’établissement dans les autres pays de la CEDEAO, et devront potentiellement obtenir des visas pour voyager dans la région. Arrêt ou suspension de projets CEDEAO d’une valeur de plus de 500 millions de dollars dans les trois pays.

Des interrogations persistent sur l’avenir des relations économiques avec les autres pays de la région, mais aussi la viabilité à long terme de cette confédération et sa capacité à gérer un vaste territoire sont incertaines. Sur le plan  géopolitique, l’AES s’inscrit dans un contexte de tensions avec les puissances occidentales, notamment la France, et elle marque un rapprochement avec la Russie, notamment à travers la présence du groupe Wagner au Mali.

Un an après sa création, l’AES a donc évolué d’une alliance militaire à un projet de confédération plus ambitieux, mais son impact réel sur la stabilité et le développement de la région reste à évaluer.

La rédaction afrique54