
Liberia : Excuses solennelles au nom de l’État du Président Joseph Boakai
Le président du Liberia, Joseph Boakai, a présenté le samedi 5 juillet 2025 des excuses solennelles au nom de l’État pour les violences, atrocités et traumatismes causés par les deux guerres civiles qui ont ravagé le pays entre 1989 et 2003. Lors d’une cérémonie de réconciliation à Monrovia.
« À chaque victime de notre guerre civile, à chaque famille brisée, à chaque rêve fracassé, nous disons : nous en sommes désolés. L’État aurait pu faire davantage. Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour nous assurer qu’il ne vous fasse plus défaut. »
Ce geste, attendu depuis plus de vingt ans par les victimes et leurs familles, marque une étape importante dans le processus de réconciliation nationale. Joseph Boakai a également reconnu les manquements de l’État et s’est engagé à mettre en œuvre les principales recommandations de la Commission vérité et réconciliation, notamment la création d’un tribunal pour juger les crimes commis durant les conflits.
Toutefois, l’absence de poursuites judiciaires à ce jour continue de nourrir le sentiment d’impunité dans le pays, alors que de nombreux responsables soupçonnés restent influents sur la scène politique.
Reconnaître publiquement les torts et demander pardon aux victimes est un geste fort qui peut aider à apaiser les tensions, restaurer la confiance entre l’État et la population, et ouvrir la voie à un dialogue inclusif. Cela répond à une attente de longue date des victimes et de leurs familles, souvent laissées sans reconnaissance officielle.
Le Liberia est aujourd’hui considéré comme un modèle de stabilité démocratique en Afrique de l’Ouest, après des alternances pacifiques et des élections reconnues comme crédibles. Un tel geste de reconnaissance des erreurs du passé renforce la légitimité des institutions et du président, tout en montrant l’engagement du pays envers l’État de droit et la justice transitionnelle.
Les expériences post-conflit montrent que l’absence de reconnaissance des crimes et de justice peut nourrir des rancœurs susceptibles de dégénérer à nouveau en violence. En s’engageant à mettre en œuvre les recommandations de la Commission vérité et réconciliation, y compris la création d’un tribunal, le président envoie un signal fort contre l’impunité, ce qui peut décourager d’éventuels fauteurs de troubles.
Ce geste est aussi un signal fort à la communauté internationale, montrant que le Liberia tire les leçons de son passé et s’engage sur la voie de la paix et de la justice, ce qui peut favoriser le soutien des partenaires et bailleurs de fonds.
La rédaction afrique54.com