Au Niger le “piège d’Assamaka” des migrants expulsés d’Algérie

Le « piège d’Assamaka » désigne la situation dangereuse dans laquelle se trouvent les migrants expulsés d’Algérie et bloqués dans la ville désertique et isolée d’Assamaka, au Niger. Ces migrants, souvent originaires d’Afrique subsaharienne, ont été expulsés de force d’Algérie et se retrouvent sans ressources ni soutien à Assamaka.

Nombre d’entre eux tentent d’atteindre l’Europe à la recherche de meilleures opportunités, mais ils se retrouvent piégés à Assamaka en raison des conditions difficiles du désert et du manque de moyens de transport. Ils sont vulnérables à l’exploitation, aux abus et à la traite des êtres humains alors qu’ils luttent pour survivre dans cet environnement inhospitalier.

Le « piège de l’Assamaka » met en évidence les difficultés rencontrées par les migrants au cours de leur voyage et la nécessité d’améliorer les politiques et les systèmes de soutien pour protéger leurs droits et garantir leur sécurité. Il souligne également l’importance de s’attaquer aux causes profondes de la migration, telles que la pauvreté, les conflits et le manque d’opportunités, afin que les gens n’aient pas à risquer leur vie à la recherche d’un avenir meilleur.

Assamaka est situé dans une région désertique où les températures peuvent être extrêmement élevées.

Depuis 2016, l’OIM a assisté plus de 90 000 migrants ayant transité par la région d’Agadez en leur fournissant un abri, de la nourriture, des soins médicaux et psychosociaux, et une aide au retour vers leur pays d’origine. Sur ce nombre, 70 pour cent ont d’abord été assistés à Assamaka, ils sont principalement ressortissants des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Beaucoup de migrants arrivent dans un état de santé précaire, souffrant de déshydratation, de malnutrition et de traumatismes. Fournir des soins médicaux appropriés dans ces conditions est un défi constant.
Malgré ces difficultés, l’OIM continue de travailler sans relâche pour apporter une aide vitale aux migrants et chercher des solutions à long terme.

Quelles sont les raisons de ces expulsions?

Les expulsions de migrants d’Algérie vers Assamaka sont motivées par plusieurs facteurs :

1. Politiques migratoires strictes : L’Algérie a adopté des politiques migratoires rigoureuses pour contrôler l’immigration irrégulière. Ces politiques incluent des expulsions massives de migrants sans papiers. Les autorités algériennes ont procédé à plus de 2 000 refoulements de migrants au Niger entre le 1er et le 12 août, selon l’ONG locale Alarme Phone Sahara. Dépourvus d’eau et de nourriture, ils n’ont d’autre choix que d’attendre dans les camps de transit de l’OIM à Assamaka, poste-frontière situé à 15 kilomètres de l’Algérie, en attendant un éventuel rapatriement dans leur pays d’origine.
2. Pressions économiques et sociales : L’Algérie fait face à des défis économiques et sociaux, et certains responsables estiment que la présence de migrants exacerbe ces problèmes. Les expulsions sont donc perçues comme une manière de réduire la pression sur les ressources locales.
3. Sécurité nationale : Les autorités algériennes invoquent souvent des préoccupations de sécurité nationale pour justifier les expulsions, affirmant que certains migrants pourraient représenter une menace.
4. Accords bilatéraux : Il existe des accords entre l’Algérie et certains pays voisins, comme le Niger, pour le retour des migrants en situation irrégulière. Ces accords facilitent les expulsions vers des zones comme Assamaka.

Comment l’OIM intervient-elle dans cette situation?

L’intervention de l’OIM est essentielle pour atténuer les souffrances des migrants et leur offrir des solutions durables.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) joue un rôle crucial dans la gestion de la situation des migrants à Assamaka. Voici comment elle intervient :

Assistance humanitaire : L’OIM fournit une aide d’urgence aux migrants expulsés, y compris de l’eau, de la nourriture, des soins médicaux et des abris temporaires. Cette assistance est essentielle pour répondre aux besoins immédiats des migrants qui arrivent souvent dans des conditions très précaires.

Centres de transit : L’OIM gère des centres de transit à Assamaka et dans d’autres régions du Niger. Ces centres offrent un lieu sûr où les migrants peuvent se reposer, recevoir des soins et obtenir des informations sur les options disponibles pour eux.

Retour volontaire assisté : L’OIM propose des programmes de retour volontaire assisté pour les migrants qui souhaitent rentrer dans leur pays d’origine. Ces programmes incluent le transport, ainsi qu’une aide à la réintégration pour faciliter leur retour et leur réinstallation.

Plaidoyer et sensibilisation : L’OIM travaille également à sensibiliser les autorités locales et internationales sur la situation des migrants et à plaider pour des politiques migratoires plus humaines et respectueuses des droits de l’homme.

Coordination avec d’autres acteurs : L’OIM collabore avec d’autres organisations humanitaires, les gouvernements et les communautés locales pour coordonner les efforts de réponse et maximiser l’impact de l’aide fournie.

Plusieurs initiatives sont en cours pour sensibiliser davantage à la situation des migrants à Assamaka :

Campagnes de sensibilisation : Des organisations humanitaires comme l’OIM et Médecins Sans Frontières (MSF) mènent des campagnes de sensibilisation à travers les médias sociaux, les sites web et les événements publics pour attirer l’attention sur la crise humanitaire à Assamaka.
Reportages et documentaires : Des journalistes et des réalisateurs de documentaires couvrent la situation sur le terrain pour informer le grand public et les décideurs politiques. Ces reportages mettent en lumière les conditions difficiles des migrants et les efforts des organisations humanitaires.
Plaidoyer auprès des gouvernements : Les organisations internationales et les ONG plaident auprès des gouvernements et des institutions internationales pour obtenir un soutien accru et des politiques migratoires plus humaines. Cela inclut des appels à l’action auprès des Nations Unies et de l’Union européenne.
Partenariats avec des célébrités : Certaines célébrités et influenceurs utilisent leur plateforme pour sensibiliser leurs fans et followers à la situation des migrants. Leur implication peut aider à mobiliser un soutien plus large et à recueillir des fonds pour les efforts humanitaires.
Éducation et formation : Des programmes éducatifs et des ateliers sont organisés pour informer les communautés locales et internationales sur les droits des migrants et les défis auxquels ils sont confrontés. Ces initiatives visent à promouvoir une meilleure compréhension et une plus grande solidarité.
Ces efforts combinés jouent un rôle crucial pour attirer l’attention sur la crise à Assamaka et mobiliser les ressources nécessaires pour aider les migrants.

Ressources

• Niger : Plan de Réponse la Situation Humanitaire d’Assamaka 
• Niger : Plan de Réponse la Situation Humanitaire d’Assamaka

La rédaction afrique54