Sénégal Critiques contre le pouvoir actuel
El Malick Ndiaye, ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens du Sénégal répond aux questions de la BBC.[1]
Des personnes ont été arrêtées pour avoir critiqué le président et le Premier ministre. Que répondez-vous à ceux qui disent que vous reproduisez les mêmes « travers » que le gouvernement précédent et vous accusent de vouloir restreindre la liberté d’expression ? (Deux hommes ont été emprisonnés pour « diffusion de fausses nouvelles » et « offense au chef de l’Etat », le premier pour avoir accusé le Premier ministre Ousmane Sonko de tolérer l’homosexualité et le second pour des propos jugés insultants à l’endroit du président).
Liberté d’expression ne signifie pas libertinage d’expression. Ce qui s’est passé, je peux dire même que c’était de la provocation. Mais ça, ils ont maille à partir avec la justice. Nous, on a décidé de réformer la justice, de la laisser faire son travail. Le président Bassirou Diomaye Faye n’a pas déposé de plainte, le Premier ministre Ousmane Sonko non plus. Mais il y a une loi qui est là, qui est en vigueur.
Des personnes ont décidé d’aller à son encontre, de fouler du pied le droit ou la loi, et ils se sont permis d’accuser notre Premier ministre. D’autres ont préféré tout simplement proférer des insanités, des insultes envers l’institution du président de la République. Vous savez, on a toujours dit pour nous, le président de la République, c’est une institution. Et pour montrer que c’est une institution, il ne doit pas être président de la République et président de parti.
Aujourd’hui, dès que notre président Bassirou Diomaye Faye a été élu, il a décidé de démissionner de son poste de secrétaire général du parti. Il n’était même pas le président. Nous, dans nos textes, c’était clair que le président du parti, une fois élu président de la République, perd d’office son poste. Mais ce n’était pas pour le poste de secrétaire général, mais quand même, il a décidé de démissionner pour se consacrer uniquement à la satisfaction des besoins des Sénégalais. Et cela montre qu’aujourd’hui, on a affaire à une institution et non à un président de parti ou un secrétaire général. Et ce qui fait qu’il ne participe presque plus, même à nos activités, nous, en tant que parti politique. Il faut quand même que les gens puissent savoir raison garder et en tout cas s’abstenir de procéder d’une certaine manière. Car le Sénégal d’avant le vingt-cinq mars 2024 et le Sénégal d’aujourd’hui n’est pas et ne sera pas le même.
Certaines personnes vous reprochent de procéder à des nominations partisanes et accusent même le régime actuel de népotisme. Que leur répondez-vous ?
En fait, ça, c’est normal. Il y a quelques hommes politiques qui essaient de s’opposer, qui n’y arrivent pas. Et donc c’est normal qu’ils essaient de trouver de petites choses par ci et par là. Mais comme vous le savez, les nominations, que ça soit sur le plan du gouvernement, que ce soit sur les postes de direction, entre autres, ont été hautement appréciées par les populations.
Dans chaque poste, la personne qu’on a mise là-bas, vous pouvez faire un bilan de compétences, comparer la fiche de poste et son CV et sa trajectoire, et l’enquête de moralité pour montrer qu’effectivement c’est amplement mérité.
On nous a accusés de népotisme juste sur la base des noms de famille. Par exemple pour mon cas parce que mon nom de famille est Ndiaye, ils ont identifié dans mon ministère, dans les nominations, toutes les personnes qui ont comme nom de famille Ndiaye pour dire que ce sont mes frères et soeurs. Mais au Sénégal si tu sors les Ndiaye, il n’en restera plus beaucoup. Donc c’est de ça dont il s’agit malheureusement.
La vérité, c’est que ce qui était accepté, pardonné avant, c’est-à-dire de mettre son fils, son beau-frère, son frère et toute sa famille dans les affaires de l’Etat, nous-même un parent lointain, ne sera pas toléré, même si ce n’est pas interdit par la loi, on s’abstient en tout cas de mettre dans notre dispositif, dans nos cabinets, entre autres, des proches ou des membres de notre famille. Donc, sur ce point, je pense qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat, c’est très clair. Les nominations se sont passées dans les règles de l’art.
Ressources
La rédaction afrique54