Tchad : 10 milliards de francs CFA (environ 15 millions d’euros) reçues par les victimes d’Hissène Habré
Le gouvernement tchadien a commencé à verser des indemnités aux victimes du régime d’Hissène Habré depuis mi-février 2024.
Ce montant ne représente qu’une petite fraction des 150 milliards de francs CFA accordés initialement par les tribunaux en 2015 et 2017. Les associations de victimes considèrent néanmoins ce geste comme important et attendu depuis longtemps. Une somme totale de 10 milliards de francs CFA (environ 15 millions d’euros) a été débloquée par le gouvernement.
D’après les associations de victimes, entre 70 et 80% des près de 10 700 victimes identifiées ont déjà reçu une indemnité, et chaque victime ou ayant-droit a reçu environ 920 000 francs CFA (1 400 euros). Le gouvernement tchadien est encouragé à faire des efforts supplémentaires pour verser le reste des indemnités.
L’Union africaine était chargée de créer un fonds fiduciaire pour mobiliser les fonds restants, mais cela n’a pas encore été fait. Les associations de victimes espèrent une deuxième opération d’indemnisation à l’avenir. Cette indemnisation partielle intervient plus de 30 ans après la chute du régime d’Hissène Habré et 8 ans après sa condamnation, marquant une étape importante mais incomplète dans la réparation des préjudices subis par les victimes.
Contexte historique
- Hissène Habré a dirigé le Tchad de 1982 à 1990.
- Il a été renversé du pouvoir en 1990.
- Il a été accusé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture pendant son règne.
- En 2016, il a été condamné à la prison à perpétuité par un tribunal spécial au Sénégal.
- Il est décédé le 24 août 2021 à Dakar, Sénégal, des suites du Covid-19, à l’âge de 79 ans.
- Sa dépouille est enterrée à Dakar depuis sa mort, et la question de son éventuel rapatriement au Tchad fait débat.
- Son régime a été marqué par de graves violations des droits de l’homme, incluant des tortures, des exécutions et des détentions arbitraires.
- Son régime aurait été responsable de la mort de près de 40 000 personnes selon certaines estimations.
Procès et condamnation :
- Habré a été jugé et condamné en 2016 par les Chambres africaines extraordinaires au Sénégal pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture.
- Il a été condamné à la prison à vie et à verser des indemnités aux victimes.
Cette nouvelle s’inscrit dans un contexte plus large de justice transitionnelle en Afrique, où plusieurs pays tentent de faire face à leur passé difficile.
La rédaction afrique54